C'est chez Stephie que j'avais repéré ce roman paru aux Editions JC Lattès en juin, car elle en avait fait un billet très enthousiaste (ICI) et j'avais donc hâte de le découvrir.
Résumé : A la suite d'un chagrin d'amour, Doria, une jeune comédienne de vingt-huit ans toujours en attente d'un rôle, s'installe chez son père, l'irrésistible Max, aussi léger que la fumée de ses cigares. L'appartement familial, où vit aussi Simon, le neveu de Doria venu faire ses études à Paris, est situé au coeur des Grands Boulevards, près des lieux de spectacle, des bars, du Grand Rex et de l'Olympia. Mais la Banque générale, propriétaire de l'immeuble, a décidé de le vendre, et tous ses habitants risquent l'expulsion. Avec ses locataires originaux, son kebab-lounge et ses apéros coquins, le 19 bis, boulevard Montmartre est un véritable théâtre. Les voisins s'espionnent, se font la guerre ou l'amour, mais savent bien que, face à la banque, seule l'union fera la force.
"Grands Boulevards" est un roman plutôt léger, une espèce de "Nothing Hill" ou de "Love Actually" transposé dans un immeuble à Paris. L'histoire est sans prétention, un peu cousue de fil blanc, et je l'ai même parfois trouvée superficielle, mais la plume si savoureuse de Tonie Behar (mention spéciale aux titres des chapitres) ainsi que ses personnages aussi insolites que charmants m'ont séduite.
Dans un style moderne et très soigné,
l'auteure nous offre un patchwork de la vie parisienne tout en couleurs, en odeurs et en musique. Des apéros coquins avec
cartographie détaillée du clitoris en introduction, une héroïne qui cherche sa voie, des sardines à l'escabèche, une page Facebook likée au-delà de toute espérance, un bar-restau-lounge-kebab où
on fait des batailles géantes de cacahuètes, un Mister Rabbit à 2 têtes, quelques effluves de patchouli, et puis aussi des verres d'eau fraîche qui apaisent les chagrins. C'est parfois
abracadabrant et rocambolesque, mais ça a le mérite de mettre de bonne humeur et de donner le sourire d'un bout à l'autre de la lecture.
C'est certain, vous ne pourrez rester insensible au(x) charme(s) de ces personnages, il y en a immanquablement au moins un qui vous plaira : une concierge opéraphile, un Play-boy des gouttières, une soeur psychorigide, un ado fumeur de bedos, Gatsby Max le Magnifique, des nanas en talon aiguille, des tontons flingueurs fadas de Poker et puis des gamins amoureux qui font des bêtises aussi légères qu'eux... Je me suis totalement laissée porter par cette joyeuse bande aussi improbable qu'hétéroclite.
Mon bonheur aurait été davantage complet s'il n'y avait eu ce Happy-end général, affaiblissant quelque peu l'aura des personnages qui avaient jusque là brillé tant par leurs qualités que par leurs travers.
Mais ne faisons pas la fine bouche, nous avons bien là une lecture idéale pour l'été !
Ma note :
Note à l'auteure : pour moi, Sacha est l'essence même du blaireau insupportable et qui ne mérite que des gifles (et des coups de pieds au cul) (et encore des gifles) alors pourquoi diantre lui donner le patronyme du chanteur so über irrésistible de Muse ?... Aaaahhhhh.