1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 20:01

 

 

 

Résumé : Il est doté d'une voix de baryton qui n'a d'égale que son embonpoint, elle est affligée d'une taille bien supérieure à la moyenne : les amoureux Jette et Frederick Meisenheimer ne passent pas inaperçus dans la très prussienne Hanovre de 1904. Quand elle découvre sa grossesse, Jette ne peut affronter sa mère, furieuse de l'union de sa fille avec le stentor. Et c'est ainsi que les deux tourtereaux embarquent pour l'Amérique. Les Meisenheimer viennent de trouver leur nouvelle patrie. Les enfants naissent, de vrais petits Américains. Et c'est dans un Missouri encore fortement marqué par l'esclavage que la famille ouvre une improbable taverne, où les musiciens de jazz viennent faire le boeuf et déguster la fameuse choucroute de Jette. La grande guerre, la prohibition, la grande dépression des années 1930, la Seconde Guerre mondiale, l'assassinat de Kennedy, les années défilent... Et trois générations de Meisenheimer vont traverser drames, épreuves et joies, avec toujours la musique pour compagne.

 

 

Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman "de famille" et j'y ai tout à fait trouvé mon compte. Ce qui m'a surtout plu, c'est le plaisir de suivre cette histoire à travers les destins de ces 3 générations successives, à travers leurs espoirs, leurs déceptions et leurs blessures, mais surtout, leurs réussites.

 

Frédéric et Jette pour commencer, dont l'amour est vraiment plaisant à suivre (ah ces sérénades dans les buissons). Avec leurs rêves, ils quittent tout et décident de tenter leur chance en Amérique, en s'établissant dans le Missouri, où ils n'ont plus qu'un but : s'intégrer et devenir de vrais américains. Je les ai trouvés très attachants et j'avais vraiment envie de m'attabler dans leur taverne. Puis il y a également leurs enfants, Rosa et Joseph, ou encore James, le narrateur. Mais il y a aussi la myriade de personnages qui croisent la route de nos héros et qui participent à cette grande fresque, comme Lomax, que j'ai particulièrement apprécié. En cotoyant tous ces hommes et toutes ces femmes, on ne peut s'empêcher d'éprouver de la tendresse pour eux, et de suivre leurs aventures sur la route du rêve américain : c'est parfois drôle, mais également intéressant et profond (comme les réflexions sur le paradoxe américain qui d'une main prône la liberté et l'ouverture, et de l'autre se montre tellement raciste et intolérant) , c'est plein d'espoir, de temps en temps très triste également, mais c'est surtout vraiment très touchant.

 

Du côté de l'écriture, tout est fluide, ce qui permet de se laisser tout simplement porter par l'histoire, mais également par l'Histoire puisque la centaine d'années sur laquelle s'étale le roman nous permet de vivre à travers les yeux de ces personnages de grands événements comme la ségrégation, les deux guerres mondiales, la prohibition ou encore l'assassinat de J.F.K.

 

En outre, comme le titre le laissait deviner, la musique joue un rôle central dans ce roman, et dans cette famille, où elle tisse des liens au gré de ses notes de jazz et de blues  Très plaisant !

 

En bref, Alex George nous offre avec ce roman un très beau voyage.

 

 

Ma note : 4 b pn

 

 

D'autres avis : Léa Touch Book a beaucoup aimé ICI, au Café Powell, on s'est régalé ICI et une belle surprise pour Lorient Le Jour ICI.

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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 15:56

 

 

 

 

Résumé : Face à un lapin idiot, un cochon jardinier, un chien paresseux et une poule caractérielle, un renard chétif tente de trouver sa place en tant que grand prédateur. Devant l'absence d'efficacité de ses méthodes, il développe une nouvelle stratégie. Sa solution : voler des oeufs, élever les poussins, les effrayer et les croquer. Mais le plan tourne au vinaigre...

 

 

Voilà un album que j'ai découvert sur le blog de Jérôme Dunebergealautre (ici) et encore une fois, bien m'en a pris de suivre ses conseils avisés.

 

Cet album est juste une pépite de bonne humeur : c'est décalé, loufoque, plein d'esprit et ça joue brillamment avec les codes des histoires pour enfants. De plus, on a le temps de profiter de la lecture puisqu'on a droit à presque 200 pages. Les personnages sont tous très drôles, aussi bien la poule un peu psychopathe que la grosse feignasse de chien de garde, mais évidemment, le plus choupi, c'est ce crétin de renard, aussi costaud qu'une huître, avec autant de charisme qu'une limace séchée dans un pot de sel et aussi féroce qu'une tortue anémique à la retraite !

 

 

Quant aux dessins, je les ai vraiment trouvés réussis : minimalistes et tout en simplicité mais avec un tas de petits détails qu'on se plaît à dénicher à chaque page. Je vous mets d'ailleurs quelques planches en fin de billet pour que vous puissiez vous faire une idée.

 

En bref, une bonne tranche de sourires et de rires en compagnie de ce Renard de pacotille au coeur résolument plus grand que les crocs. Je le conseille à toutes et tous, et à tous les âges !

 

 

Ma note : 4 b pn

 

 

 

 

 

 

 

 

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20 mars 2015 5 20 /03 /mars /2015 09:31

 

 

 

 

Résumé : Voici la sombre et fascinante histoire de deux mondes parallèles.

Vienne, 1899. On amène au psychanalyste Josef Breuer une jeune fille maigre, presque morte, le crâne rasé. Le Dr Breuer baptise sa nouvelle patiente Lilie ; il ignore encore qu’il s’agira du cas le plus énigmatique de sa carrière. Lorsqu’elle revient à elle, l’inconnue soutient être une machine destinée à tuer "le Monstre"... 

Quelque part en Allemagne, bien des années plus tard. Krysta est une petite fille orpheline de mère qui tyrannise ses gouvernantes et son père, médecin dans un étrange dispensaire. Quand celui-ci disparaît, elle reste seule au monde, sans rien ni personne pour la protéger contre l’enfer qui la rattrape...

 

 

 

Difficile de parler de ce roman sans en dévoiler trop car le véritable thème prend du temps à se laisser découvrir, à coups de petits indices disséminés dans les 2 histoires, et c'est là tout le sel de cette lecture. Je vais donc plutôt me concentrer sur mon ressenti pour n'entâcher en rien votre découverte (d'ailleurs, évitez de lire trop attentivement la quatrième de couverture, votre plaisir et surprise n'en seront que plus forts).

 

Quand j'ai commencé à lire ce roman, j'ai perdu tous mes repères : qui ? où ? comment ? quoi ? pourquoi ? Tout était nébuleux et teinté de mystère, la narration se mêlant sans cesse à des références de contes (revisités) de notre enfance et à des aller-retour dans le temps. Et quel bonheur de se retrouver ainsi complètement perdu et démuni face à un roman, d'être obligé de se laisser porter sans savoir où l'on va aller. Envoutant, à l'image du personnage féérique de Lillie. Et cruel, à l'image du terrible Tonton Hraben.

 

Le seul bémol à cette lecture hors du commun fut pour moi son rythme inégal : le premier tiers m'a tout simplement hypnotisée, et j'essayais de grappiller ça et là des indices pour tenter de relier les 2 histoires. Ensuite, j'ai trouvé que la partie centrale se trainait vraiment la patte et mon intérêt est malheureusement retombé. Plof. Mais c'était sans compter les 150 dernières pages où le mystère revient au galop, où les deux histoires s'accélèrent et où, enfin, les pièces du puzzle commencent à s'assembler.

 

Quelle idée originale ! Et quelle façon unique de traiter de ce sujet à partir du prisme d'un tout autre regard : celui de l'enfance (avec Krysta, une petite héroïne totalement insupportable mais qu'on ne peut s'empêcher d'aimer tout de même) et celui de la mythologie des contes de fée de notre enfance, dans tout ce qu'ils ont de sombre et d'angoissant. Point de robes de princesse, de baiser salvateur ni de fier destrier, non : des ogres, des sorcières cruelles, du sang, des monstres tapis dans le noir, de la peur ou encore un marchand de sable démembreur d'enfants,... le titre nous avait pourtant mis en garde : "Gretel and the dark". Et quand tout devient clair, l'Histoire avec sa grande hache (comme dirait Perec) n'en devient ... que plus terrible. Et vous restez là, les bras ballants, entre stupéfaction et gorge serrée.

 

 

En bref, les Éditions Mirobole nous offrent une histoire très intelligente sur le thème du pouvoir de l'imagination contre la barbarie. Un roman nimbé d'une atmosphère très "dark", qui ne ressemble à nul autre.

 

 

Ma note : 4 b pn

 

 

D'autres avis : le coup de coeur de Stephanie, par ICI , une lecture inoubliable pour La Prophétie des ânes ICI, et une sacrée claque pour Un papillon dans la lune ICI.

 

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2 mars 2015 1 02 /03 /mars /2015 13:36

 

 

 

 

Résumé : Londres, années 1950. Jeune infirmière de 22 ans, Jennifer Worth décide de parfaire sa formation de sage-femme et rejoint les sœurs d’un couvent anglican, Nonnatus House, situé dans les docks de l’East End. À 22 ans, elle s'apprête à vivre l'expérience de sa vie dans cette maternité qui vient en aide aux plus pauvres. Son témoignage est le récit de cet apprentissage, de sa rencontre avec les sœurs, alors qu’elle-même ne croit pas en Dieu, mais aussi tableau des quartiers déshérités du Londres d’après-guerre.

 

En lisant "Appelez la sage-femme", vous découvrirez donc les Mémoires de Jennifer Worth, celles d'une toute jeune infirmière anglaise, apprenant le métier de sage-femme aux côtés des soeurs d'un Couvent dans les quartiers pauvres de Londres des années 1950.

 

Le livre est divisé en une multitude de petits chapitres qui sont autant de scènes du quotidien de ces femmes dans l'East End. Une bonne partie du roman est consacrée à la vie (passionnante) (et parfois effarante) des habitants de ces quartiers populaires (et très pauvres) des Docks : et c'est vraiment captivant de découvrir l'Histoire avec les mille et une anecdotes contées par Jenny Lee. Captivant mais aussi interpellant car on y croise misère, crasse, prostitution, absence de contraception, surpopulation, ou encore ces effroyables workhouses : une peinture tout sauf idyllique d'un Londres dont j'ignorais tout.

 

Mais le fil rouge de son histoire est celui du quotidien d'une sage-femme, quand l'obstétrique n'en était encore qu'à ses balbutiements. Et croyez-moi, ce roman-témoignage vous offre des scènes plus incroyables les unes que les autres : des épisodes impressionnants (accouchements en siège, crises d'éclampsie), d'autres très émouvants, très drôles ou totalement épiques, mais aussi des scènes tout à fait dégoutantes entre la crasse, l'hygiène intime déplorable et les chancres syphilitiques (bon appétit), plusieurs histoires déchirantes, comme celle de la petite Irlandaise Mary, ou encore d'autres épisodes qui tiennent du miracle, comme celui cette mère de 24 enfants (!!) mettant au monde, à domicile, un grand prématuré de 735g. Jennifer Worth nous conte un concentré de vie riche de mille facettes.

 

Ces Mémoires sont à cheval entre le documentaire et le roman. C'est bouleversant de vérité, c'est édifiant, c'est étonnant, et c'est vraiment très intéressant. Et si c'est parfois dramatique, c'est surtout rempli de l'optimisme communicatif de Jenny Lee et de ses collègues.

 

Car ces bonnes soeurs et ces sage-femmes sont juste admirables, loin des grenouilles de bénitier : pleines d'humanité, de dévouement mais aussi de bonne humeur et d'humour (je vous promets quelques scènes hilarantes avec Soeur Monica Joan ou encore Chummy) . Une sacrée brochette d'héroïnes du quotidien !

 

 

En bref, un roman d'une grande richesse qui vous offre à la fois un regard sur le métier de sage-femme dans les années 50 à Londres mais aussi sur la vie de ces quartiers miséreux de l'East End.

 

Ma note :

 

D'autres avis : le coup de coeur de MyaRosa ICI.

 

 

 

 

Et maintenant, je n'ai qu'une seule hâte, poursuivre cette incroyable aventure, en regardant la série télévisée, "Call the Midwife", qui a été adaptée de ces Mémoires.

 

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25 février 2015 3 25 /02 /février /2015 13:44

 

 

 

 

Résumé : C'est l'histoire d'une fille livrée à la fureur destructrice d'une mère infantile et sadique. La fille se défend comme elle peut contre cette femme instable, mais aussi contre le monde extérieur : les adultes qui la jugent, ses camarades de classe qui l'évitent. Elle tourmente son petit frère, vole dans les magasins, partout elle se distingue par son comportement asocial. Jamais elle ne demande d'aide. A qui, d'ailleurs, pourrait-elle s'adresser ? Elle est seule et doit se construire seule. C'est la trajectoire bouleversante d'une fille mal aimée qui, malgré tout, possède une force et un appétit de vivre qui lui permettent d'avancer.


 

"La fille sans nom" est une des dernières parutions des Presses de la Cité : le résumé laissait présager de la noirceur et une lecture riche en émotions... ce qui fut sans conteste le cas.

 

Malgré l'histoire dramatique de cette jeune fille mal aimée (voire pas aimée du tout) et maltraitée, j'ai trouvé ce roman très sobre, tant dans les évéments choisis de la (triste) vie de l'héroïne que dans la plume de l'auteur, et ça m'a beaucoup plu.

 

Du côté des personnages, Dieu que j'ai haï cette mère. Irritable et irritante. Méprisante et méprisable. Et Dieu que ça m'a énervée de voir que malgré toutes les bassesses, les brimades, les vexations quotidiennes, les coups, les moqueries cruelles, les sévices, les insultes, et surtout les mots (on prend conscience que la violence verbale fait bien davantage de dégats que celle des coups), sa fille ne pouvait s'empêcher de revenir vers elle. Les liens du sang, certainement. Et même si ça m'a dérangée, humainement parlant, c'est bien ce qui fait toute l'intelligence de cette histoire : tout n'est pas blanc ni noir. La mère n'est pas que démon (quoique...) et la jeune fille n'est pas qu'innocence. Loin de là. Et c'est de nouveau un aspect de ce roman qui m'a séduite.

 

La fin m'a laissée un peu ... orpheline et désemparée... ne pas savoir ce qu'il advenait de cette fille sans nom, mais surtout de son petit frère ou d'Elvis... rien de très bon certainement mais en refermant le livre, j'ai eu l'impression que l'auteur me forçait à les abandonner à leur sort. Dur dur pour mon petit coeur.

 

En bref, un roman sombre, un roman émotionnellement pesant, mais surtout un premier roman que j'ai trouvé vraiment réussi.

 

 

Ma note : 4 b pn

 

 

D'autres avis : Nessa a été totalement séduite ICI, et Clédesol a adoré ICI. Par contre Stephanie a été déçue et n'a pas réussi à être touchée ICI ; et chez Même les Sorcières Lisent, on a trouvé l'écriture froide et on s'est ennuyé ICI.

 

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12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 11:58

 

 

 

 

Résumé : Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d'être signée. Elle stipule que l'on peut " fragmenter " un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à " résilier " un enfant rétroactivement sans mettre fin à sa vie. Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu'ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés...

 

 

Voici une dystopie young adult dont j'avais toujours entendu le plus grand bien et en refermant la dernière page, je comprends tout à fait pourquoi. Comme l'annonce la quatrième de couverture, Neal Shusterman nous offre en effet un thriller d'anticipation original et rythmé, doublé d'une réflexion intelligente sur le caractère sacré de la vie.

 

C'est une dystopie que je conseillerais les yeux fermés aux adolescents, mais également aux adultes friands du genre, car ses qualités sont nombreuses : une narration très rythmée grâce à l'alternance des points de vue des 3 héros (et d'autres), et un thème qui fait froid dans le dos et qui est surtout très bien traité.

 

La "fragmentation", pratique au coeur de l'intrigue, est née pour régler les oppositions (violentes) entre les "pro-avortement" et les "contre-avortement" : ils ont ainsi décidé que désormais il serait interdit d'avorter durant la grossesse, mais qu'on pourrait le faire rétroactivement, uniquement entre les 13 et 18 ans de ses enfants. Et cette fragmentation consiste à... découper votre enfant en autant de parties possibles qui seront distribuées à des banques d'organes. Quelle horreur ! Une pratique déjà monstrueuse uniquement quand elle est formulée ainsi, mais quand vous êtes en pleine lecture, et que vous voyez tant de parents signer la demande de fragmentation de leur enfant, sans sourciller, et pour des raisons... tellement injustes... ça vous glace le sang. De plus, pour compléter le tableau, l'auteur nous offre une scène de fragmentation qui ne pourra que vous laisser pantois. Ajoutez à cela 3 héros très attachants, et vous obtenez un livre que vous n'avez plus envie de poser.

 

En bref, une dystopie de qualité, vraiment réussie, et je suis déjà plongée dans le second tome !

 

Ma note : 4 b pn

 

 

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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 13:48

 

 

 

 

Résumé : Convertie à l'islam, Mélanie rencontre sur Facebook le chef français d'une brigade islamiste. Très vite, il l'appelle nuit et jour, et la presse de venir faire son djihad en Syrie, lui faisant miroiter une vie paradisiaque... De « chat » Facebook en conversation Skype, Mélanie se prend au jeu et commence à préparer secrètement son départ. Des jeunes Européennes comme Mélanie, chaque semaine plus nombreuses à se laisser embrigader via Internet, l'auteur de ce livre en connaît des dizaines : c'est elle, Anna Erelle, qui se cache en réalité derrière le profil de « Mélanie ». Jeune reporter, elle travaille sur les réseaux de l'État islamique (EI) – dont la propagande numérique, le « djihad 2.0 », constitue l'une des armes les plus redoutables. Pendant un mois, Anna se glisse ainsi dans la peau de Mélanie, et consacre ses journées à vérifier les confidences que son « prétendant » – proche d'Abou Bakr al-Baghdadi, le calife autoproclamé de l'EI – livre le soir derrière un écran d'ordinateur à sa « future épouse ». Dans une impatience grandissante que celleci le rejoigne. Ce voyage est l'ultime étape, la plus dangereuse, de son reportage, et Anna l'a planifié dans les moindres détails. Elle part, comme prévu. Mais tout va déraper...

 

 

"Dans la peau d'une Djihadiste" est donc une enquête journalistique au coeur des filières de recrutement de l'État islamique. Ce qui m'a surtout donné envie de lire ce livre sur un sujet qui m'intéresse beaucoup, c'est qu'il a été vécu/écrit au printemps 2014, bien avant les attentats de Paris et la vague de reportages télé sur le sujet, et que le hasard du calendrier a voulu qu'il sorte chez Robert Laffont ce 08 janvier 2015, lendemain de ce désormais tristement et dramatiquement célèbre 07 janvier.

 

 

Cette enquête est vraiment très intéressante car l'auteur nous y parle de ces djihadistes français et belges très présents en Syrie et qui n'ont de cesse de faire de la propagande pour amener leurs compatriotes à les rejoindre à force de vidéos postées sur Youtube et de statuts Facebook (vidéos, profils Facebook et blogs que je suis régulièrement allée consulter sur le Net durant ma lecture). Mais on découvre également sa vie de journaliste, les questions déontologiques suscitées par cette enquête et les (lourdes) conséquences sur sa vie professionnelle et privée.

 

La première partie du roman est surtout consacrée à la rencontre de Bilel (selon ses propres dires, l'un des proches d'al-Baghdadi, le chef de Daesh) et Mélanie, se concentrant surtout sur leurs échanges via Skype/Facebook et sur la stupéfaction de cette dernière face à la personnalité et aux méthodes de recrutement du Djihadiste. Endoctrinement, lobotomie, mensonges, formatage, culpabilisation... des méthodes très similaires à celles des gourous et des sectes.

 

A travers Bilel, la journaliste nous offre un témoignage édifiant sur ces Moudjahidines de pacotille qui n'ont pas peur des contradictions, se comportent parfois comme des beaufs,  portent des Nike, ont des téléphones dernier cri, et rêvent de femmes "ouvertes et en lingerie sexy", tout en diabolisant le monde consumériste occidental. En outre, Anna Erelle aborde plusieurs aspects du phénomène : djihad "colonisateur", djihad "matrimonial", djihad "numérique" ou encore djihad "pétrolier", tout en nous rendant plus clairs ces termes si souvent entendus de charia, kouffar, hijra, haram, Sham, Daesh, fatwa, etc.

 

Le dernier tiers du livre est quant à lui hautement stressant et oppressant car les événements se précipitent, on découvre Bilel sous un jour (encore plus) effrayant et on ne peut s'empêcher de trembler pour Anna. Et surtout, on se dit que la journaliste a du être encore plus traumatisée que nous par les attentats de Charlie Hebdo, dont le point de départ étaient une fatwa contre Charb... fatwa dont elle-même est victime...

 

Un seul regret pour moi : l'écriture. J'ai notamment trouvé l'alternance entre récit/dialogue/pensée parfois maladroite. Certes, cela reste avant tout une enquête mais le style m'a tout de même parfois un peu chiffonnée.

 

En bref, un livre qui se lit d'une seule traite et que je vous conseille, si vous avez envie de comprendre comment ces jeunes femmes, et ces jeunes hommes également, succombent très facilement à cette propagande numérique.

 

 

Ma note : 4 b pn

 

Sur BFMTV, on peut voir quelques scènes filmées des échanges entre Mélanie et Bilel, ICI.

Une interview de l'auteur par ICI.

Anna Erelle dans "Salut les Terriens" ICI.
La page Facebook de l'auteur
ICI.

 

Anna/Mélanie



Bilel

 

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28 janvier 2015 3 28 /01 /janvier /2015 15:35

 

 

 

Résumé : Qu'il s'agisse de ses élèves, de ses collègues ou de sa directrice, Clare Hartwill règne en maître sur la pension de Bournemouth. Institutrice au charisme indéniable, elle a dédié sa vie à l'enseignement et se déplace constamment entourée d'une cour d'adolescentes prêtes à tout pour recueillir un de ses rares compliments. Tout le contraire d'Alwynn. Cette toute jeune enseignante, spontanée entoure ses élèves d'affection, les amuse, les valorise, quitte à en oublier parfois les usages de la vénérable institution. Clare devrait haïr Alwynn mais contre toute attente, la naïveté de la jeune femme l'intrigue et l'attendrit et entre les deux jeunes femmes naît une amitié aussi profonde qu'inespérée. Mais Clare ne saurait s'en contenter... A ce jeu de pouvoir, qui de la sombre manipulatrice ou de la frêle innocente aura le dernier mot ? (d'après le résumé de Livraddict).

 

 

Comme je l'avais déjà pensé pour "Patience", je trouve que la Collection Vintage a vraiment l'art de trouver des titres à la langue délicieusement surannée et à l'histoire résolument moderne (par rapport à l'époque où le roman fut pour la première fois publié, en 1917). Et je pense que le talent de "Régiment de femmes", est justement d'avoir su allier une belle langue, élégante et soignée, à une histoire qui l'est tout autant.

 

Ce roman de Clemence Dane est long et dense (500 pages), il permet donc une immersion totale dans cette époque des pensionnats de jeunes filles des années 1920, dans la campagne anglaise : un cadre très intéressant dans lequel vont évoluer plusieurs femmes/filles très différentes les unes des autres. Et dans lequel le lecteur assiste à des jeux de pouvoir et de domination... plutôt (carrément) malsains.

 

Pour moi, la grande force de "Régiment de femmes", c'est son personnage toxique : vilaine, cruelle, manipulatrice, détestable, et sournoise. Vénéneuse et machiavélique. Clare Hartill est une femme  forte, comme on les aime, ou plutôt comme on aime à les détester (rarement vous haïrez autant un personnage !). Mais les autres personnages sont tout aussi réussis : comme l'horripilante Henrietta, ou encore la douce et innocente petite Louise et surtout, Miss Alwynn, la bouffée d'oxygène de ce roman, celle qui nous permet de respirer au milieu de cette atmosphère sombre et pesante.

 

Le seul reproche qu'on pourrait faire au roman tient à son rythme : l'entrée en matière est assez lente et des longueurs émaillent ça et là le roman, notamment dans quelques (trop nombreux) passages descriptifs. Mais grâce aux personnages forts (fort attachants, fort crispants, fort effrayants... c'est selon), aux rebondissements (et au drame que l'on devine dès les débuts), Clemence Dane sait conserver l'intérêt de son lecteur.

 

En bref, un moment de lecture dépaysant au coeur d'une atmosphère tendue, grâce à la plume talentueuse de cette auteur.

 

 

Ma note : 4 b pn

 

 

D'autres avis : Fariboles du Boudoir Écarlate "l’une des lectures les plus surprenantes et marquantes de ma vie" (ICI), et Fanny "malgré un début un peu long, je me suis plongée dans cette histoire avec délectation" (ICI).

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23 janvier 2015 5 23 /01 /janvier /2015 07:00

 

 

 

 

 

L'an passé, j'avais eu le plaisir de recevoir ce roman en cadeau de la part de Paikanne (merci encore !) et il était donc grand temps de le lire.

 

Résumé : La Terre ne ressemble plus à la planète sur laquelle nous vivons. Les Sept Guerres en ont détruit la quasi-totalité et les hommes essaient de la reconstruire. C’est dans cet environnement que vie Cia et sa famille. A 16 ans, la majorité des adolescents doit trouver un travail. Les autres, l’Elite, sont choisis pour le Test. L’épreuve suprême. Un test ultime qui promet l’entrée à l’université pour les gagnants. Ou plutôt pour les survivants… Cia a été choisie. Et elle va rapidement comprendre qu’elle ne peut faire confiance à personne...

 

 

De nouveau, je me suis donc frottée à la Dystopie Young Adult, et de nouveau, j'ai été séduite, même s'il n'y a pas de révolution du genre.

 

Tous les éléments sont réunis pour faire de ce roman une réussite : la mise en place est immédiate avec la découverte de ce "Test", l'héroïne est adorable et tout aussi courageuse, l'univers dystopique est intéressant et comme toujours plutôt effrayant quant à notre éventuel futur (la Terre est en très piteux état et les membres du Gouvernement ont une idée particulière du bien-être de leurs citoyens), l'action se trouve au détour de chaque chapitre et il n'y a aucun temps mort. Vraiment efficace donc !

 

J'ai retrouvé dans ce roman divers ingrédients qui m'avaient déjà plu dans d'autres dystopies comme Hunger Games, Divergent, Never Sky ou encore Promise. Si vous avez donc apprécié ces histoires et que vous avez envie de passer un bon moment de lecture sans prétention, l'un de ceux où vous n'avez pas du tout envie de poser votre livre, et bien laissez-vous tenter par l'aventure aux côté de Cia...

 

Je suis contente d'avoir attendu pour découvrir "L'élite" car je n'ai plus que quelques petits jours à patienter pour découvrir le second tome, qui sort ce 04 février 2015 chez Milan Macadam !

 

Ma note : 4 b pn

 

D'autres avis : des coups de coeur à la pelle, notamment chez Léa Touch Book (ici), Sookies (ici), Moody (ici) et Le Souffle des Mots (ici). Des avis positifs mais en demi-teinte chez Galleane (ici) et Tessa (ici).

 

 

 

 

 

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21 janvier 2015 3 21 /01 /janvier /2015 14:04

 

 

 

Résumé : Un après-midi d’été, alors qu’il se promène à vélo sur une route de campagne, Milo, douze ans, chute et se blesse grièvement. Ses parents Céleste et Lino et sa grand-mère Jeanne se précipitent à son chevet. Très vite, chacun va chercher les raisons de l’accident. Ou plutôt le coupable. Qui était avec lui ce jour-là ? Pourquoi Milo n’était-il pas à sa table, en train de faire ses devoirs, comme prévu ? Tandis que l’angoisse monte autour de l’état de Milo resurgissent peu à peu les rapports de force, les mensonges et les petits arrangements qui sous-tendent cette famille. L’amour que chacun porte à l’enfant ne suffira pas à endiguer la déflagration...
 

 

Cette histoire -qui nous est contée tour à tour par les proches de Milo- est tout à fait poignante. Elle est servie par des personnages très bien construits, forts et riches, qui montrent des facettes très différentes d'eux-mêmes au fil des révélations. Même s'ils m'ont tous intéressée, je suis surtout tombée à 100 % sous le charme de Marguerite et de son indéfectible complicité avec le petit Milo (cette scène des rendez-vous dans les rêves est juste merveilleuse).

 

La trame est somme toute banale : une famille confrontée à un drame, et qui va voir éclater au grand jour de vieux (et très laids) secrets de famille. Le lecteur comprend petit à petit comment des non-dits, des mensonges et des silences ont causé un gâchis incommensurable dont certains payent plus fort (et cruellement) le prix que d'autres. De la colère, de la haine, de la culpabilité de la rancoeur, de l'amertume, de la vengeance... peut-être le pardon... ou pas ...

 

En plus d'être complètement happée par cette lecture, j'ai également souvent été très émue mais j'ai néanmoins trouvé qu'on tombait parfois trop dans la "surenchère de malheurs". Dans le même ordre d'idées, de temps en temps, certains dialogues m'ont semblé alourdis par un peu trop d'emphase et de pathos. Je ne pense pas qu'il y ait besoin de passer par toutes les nuances du noir (alcoolisme, suicide, viol, adultère, abandon, perte d'un enfant, maladie, accident...) pour toucher le lecteur. Surtout quand on construit une histoire aussi forte et tragique, des personnages aussi riches et qu'on a une plume aussi belle que celle de Valérie Tong Cuong.

 

Malgré ce bémol, j'ai donc vraiment beaucoup aimé ce roman. Je l'ai commencé tard, un soir, j'ai immédiatement plongé au coeur de ce drame, et je n'ai pu le refermer qu'une fois terminé, quelques heures plus tard au milieu de la nuit.

 

En bref, "Pardonnable, impardonnable" (quel beau titre, et tellement bien choisi!) est un livre qui vous serrera le coeur, et qui plaira au plus grand nombre, j’en suis convaincue, notamment à ceux et celles qui avaient aimé « Juste avant le bonheur » d’Agnès Ledig.

 

 

Ma note : 4 b pn

 

 

D'autres avis : des coups de coeur partout sur tous les blogs, Bricabook, Livredelire, Blablablamia, Les Facéties de Lucie, Les chroniques culturelles, MicMélo, et Koryfée. Puis aussi quelques avis moins convaincus : Clara et Jostein.

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 10:05

 

 

 

 

Résumé : Margot est une jeune orpheline timide et solitaire. Un jour, elle découvre sa véritable nature : elle est douée de capacités extraordinaires. Ces pouvoirs la terrifient, elle les dissimule jusqu'à ce qu'un événement tragique la contraigne à se dévoiler. On lui demande alors de mettre ses dons au service de l'humanité. Sa vie se partage désormais entre son quotidien de jeune fille espiègle et des missions d'une grande violence. Adulée et crainte, elle devient une icône. Mais peut-on sauver le monde si l'on s'y sent étranger ? En s'inspirant de l'univers des superhéros, Martin Page se réapproprie les codes habituels du genre. Captivant, bouleversant, Je suis un dragon est un roman sur la puissance de la fragilité et la possibilité de réinventer sans cesse nos vies...

 

 

 

Voici un roman que j'ai trouvé très insolite (par exemple, le 1er chapitre est aussi surréaliste que jubilatoire) sur un thème - les Super Héros- abordé avec beaucoup de fraicheur et d'originalité. En outre, cette incursion du surnaturel (les capacités extraordinaires de Margot) dans notre monde réel est faite avec finesse et rend le tout assez  crédible.

 

 

 

Même si la seconde partie -concentrée sur les actions héroïques (ou pas) de DragonGirl- m'a moins plu à cause du caractère vraiment trop bref de certaines scènes qui se succèdent, j'ai beaucoup aimé cette lecture, avec une première partie que j'ai trouvée excellente, celle où l'on voit la petite Margot prendre conscience de ses pouvoirs. Du côté des personnages, c'est elle qui est la plus réussie, aussi fragile qu'insolente et indomptable, sans oublier l'adorable Bamberski et le terrible Poppenfick.

 

Il y a quelques scènes assez violentes , mais toujours drôles , ce qui a un effet plutôt détonnant. Mentions spéciales à la scène .... décoiffante, dans le Collège (ça gicle ) et à la dernière scène avec Sean (♫ ♪ Vole, vole, mon amour ♫ ♪) (ah ah )

 

En bref, une histoire un peu barrée, où se mêlent humour, réflexion (les USA, la France et le monde sont plus vrais que nature), action et émotion : un habile mélange.

 

 

Ma note : 4 b pn

 

 

Pour vous donner un aperçu, voici les premiers mots du roman

 

 

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2 janvier 2015 5 02 /01 /janvier /2015 08:00

 

 

 

Aujourd'hui, 02 janvier 2015, sort le nouveau roman de Maxime Chattam, "Que ta volonté soit faite".

 

Résumé : Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis… S’il n’y avait Jon Petersen... Pour son vingtième roman, Maxime Chattam s’amuse donc à dresser le portrait d’une petite ville du Midwest américain des années 60 jusqu’au début des années 80, avec pour fil rouge l’évolution de Jon Petersen, un pervers psychopathe, de son enfance jusqu’au point culminant de sa sinistre carrière criminelle.

 

 

Avant toute chose, sachez que je me suis régalée avec cette première lecture de l'année et que j'ai dévoré ces 361 pages en quelques petites heures.

 

Je m'attendais à un thriller classique "à la française" mais que nenni ! En lisant les toutes premières pages, le ton est donné : ce premier chapitre est glaçant (âmes sensibles, s'abstenir) (vraiment!). BAM. OUTCH. Il laisse le lecteur (en tout cas moi), complètement pantelant devant tant de violence gratuite et devant la terreur palpable de ce petit garçon.

 

D'autres scènes dans le roman sont aussi très violentes (je ne suis pas sortie tout à fait indemne de la scène "centrale" avec la tante Hanna) mais j'ai aimé cela. Maxime Chattam m'a vraiment donné l'impression d'être dans la tête de Jon Petersen, de comprendre son mode de fonctionnement, de me trouver de l'autre côté de la barrière, de ressentir cette frénésie meurtrière, ce déferlement de rage diabolique, et ce détachement terrifiant...

 

Ma seule petite déception fut une partie de la fin du roman, celle des révélations sur l'affaire Ezra... je l'ai trouvée peu convaincante.

 

J'ai également beaucoup apprécié ces atmosphères à la Stephen King : la bourgade de Carton Mills et son shérif sont typiquement king-esque et c'est tout à fait réussi. A noter également la plume étonnante de Maxime Chattam : pas d'écriture invisible/mécanique comme dans de nombreux thrillers mais une langue soignée où chaque mot est pesé et utilisé avec talent. Peut-être un poil trop de métaphores à mon goût mais l'ensemble est très réussi alors ne chicanons pas. La construction du roman est également très originale, avec ce narrateur de l'ombre, qui intervient de temps en temps et qui saura vous surprendre...

 

 

En bref, un roman assez différent de ce que j'avais déjà lu de cet auteur (La Trilogie du Mal), mais toujours dans la lignée de cette analyse de la noirceur de certaines âmes (in)humaines, et qui m'a fait passer un très bon moment de lecture.

 

 

Ma note :

 

 

D'autres avis : Stephanie a eu un coup de coeur (5/5) (ICI). Par contre Emma n'a pas du tout été convaincue et n'y va pas avec le dos de la cuillère dans son avis très négatif (ICI). Et Yvan s'est régalé tout comme moi (ICI).

 

 

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Le petit grain de sel de Cajou

http://yelims1.free.fr/Animaux/Animaux23.gifPour chaque livre sur lequel j'écris un billet, j'attribue une note de plaisir (ou déplaisir) de lecture.


1_b_pn.jpg = J'ai détesté http://smileys.sur-la-toile.com/repository/M%E9chant/fache-censure.gif
 2_b_pn.jpg= Je n'aime pas http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Triste/tristounet.gif
 3 b pn = J'ai apprécié mais... http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Content/smile.png
4_b_pn.jpg = J'aime http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Amour/0060.gif
 5_b_pn.jpg= J'adore !  http://smileys.sur-la-toile.com/repository/Respect/respect1.gif 

= Coup de coeur !

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