Je viens de finir ce roman dont on m’avait dit le plus grand bien. Alors déçue ? Pas déçue ?
Roulement de tambour
Pas du tout déçue ! Ce n’est pas THE coup de cœur mais c’est un bien joli roman qui, je pense, mérite tout le bien qu’on en dit.
David Foenkinos adore les comparaisons et les métaphores alors je vais lui en chaparder une pour débuter ce billet : cette histoire, c’est comme un distributeur de Pez. En effet, à chaque page que l’on tourne, on a droit à un petit bonbon qui prend la forme d’une citation, d’une découverte, d’une recette, d’un sourire, d’une définition, ou encore d’une anecdote.
Ce livre, c’est une histoire d’amour. Plusieurs histoires d’amour. Mais c’est bien plus que cela. Ce sont des petites bulles de tendresse, de cruauté, de douceur, de tristesse, d’humour, … et de délicatesse. Ce roman aurait également pu s’intituler « La Fragilité »… des femmes, des relations, des hommes, des sentiments, de la vie… mais « La Délicatesse », c’est bien plus joli (raison pour laquelle je suis lectrice et non auteure).
Ce qui me plaît, c'est également le côté très cinématographique de ce roman : il y a une multitude de scènes très visuelles qu’on lit et que l’on voit soudain se dessiner et se dérouler devant nos yeux, comme si on était au cinéma, ce qui participe à les rendre encore plus fortes et attachantes.
J'ai donc été charmée par plusieurs aspects de ce roman frais et pétillant, mais l’un en particulier. Ce sont les références culturelles. Je
ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais il m’est parfois arrivé de lire des romans, remplis de références historiques, géographiques, littéraires, cinématographiques, etc. où l’on se demande,
à chaque page, si l’on est carrément inculte ou si l’on a passé les 20 dernières années enfermé dans une caverne au Tajikistan
?
Mais dans ce roman, les références culturelles sont des petits clins d’œil à notre culture : on passe ainsi tout simplement des bonbons Pez à Sartre et Camus, en passant par les Krisprolls, puis Magritte, Klimt, Dali, ou Roman Polanski, Natalie Portman et Isabelle Adjani, ou encore Souchon, et même Michel Butor (beurk), Malevitch et son « Carré blanc sur Fond Blanc », ou même l’élégance du hérisson, parmi tant d'autres. J’ai trouvé cela très plaisant… Et toutes ces références, qui passent de la Ligue 1 du Football français à Samuel Beckett, accompagnent merveilleusement bien l’histoire, de façon légère ou grave, drôle ou sérieuse, convenue ou étonnante : comme les Montagnes russes.
J’ai également tout particulièrement apprécié la plume et l’esprit de Foenkinos (quel drôle de nom, soit dit en passant). Et une fois n’est pas coutume, j’ai d’ailleurs relevé plusieurs petites phrases qui m’ont fait de l’œil durant la lecture.
« Voilà à peu près ce qu’il aurait aimé dire. Mais c’est ainsi : on a toujours 5 minutes de retard sur nos conversations amoureuses »
« Pour définir l’ampleur d’un ragot, il suffit de calculer la recette des machines à café »
« Le Larousse s’arrête là où le cœur commence »
« Ils restèrent un instant ainsi, un instant qui dure encore maintenant »
« On peut finalement se demander si le hasard existe vraiment ? Peut-être que toutes les personne que l’on croise marchent dans notre périmètre avec l’espoir incessant de nous rencontrer ? En y repensant, c’est vrai qu’elles paraissent souvent essoufflées »
Et puis j’ai beaucoup aimé ce paragraphe du chapitre 16, à la page 38, au sujet de la « page 321 du roman que lit Nathalie »… mais je n’ai pas envie de mettre cette citation, qui serait un spoiler sur un des événements clé du roman… Cependant, comme c’est certainement une des phrases que je retiendrai (longtemps !) de ce livre, j’avais quand même envie de la mentionner… et comme ça, vous penserez à moi quand vous lirez ce passage !
Vous remarquerez que je n’ai rien dit sur l’histoire, sur les personnages, sur ce qui lance l’intrigue… parce que tout ce que je savais en ouvrant ce roman tenait sur le –magnifique- extrait de la quatrième de couverture. J'ignorais ce qui allait arriver à Nathalie. Je vous conseille de ne pas essayer d’en apprendre davantage, d’en rester sur ce joli jus d’abricot et de vous mettre, dès à présent, à le siroter.
Ma note :
Ah oui, aussi, on s’en fiche mais la couverture est vraiment moche, je trouve… raison pour laquelle ce roman est resté si longtemps dans ma PAL !