C’est le billet enthousiaste de Noukette qui m’a donné envie de découvrir ce titre de la rentrée littéraire paru aux Éditions Robert Laffont : « Moi et Toi » de Niccolo Ammaniti, un auteur italien. Et grand bien m’en a pris car je ressors tout à fait satisfaite et émue par cette lecture.
Résumé : Depuis toujours, Lorenzo est l’un de ces enfants que l’on dit « différent ». Selon le psychiatre, il souffre d’un sentiment hypertrophique de soi, un dérèglement narcissique, un « ego grandiose ». Conséquence logique : il est en perpétuelle inadéquation avec le groupe, et ce depuis son entrée à l’école. Ses parents s’en trouvent totalement démunis. Les années passant, de peur de chagriner une maman qu’il aime plus que tout, Lorenzo choisit alors la fiction. À 14 ans, il fait semblant d’avoir des amis, de s’intégrer, de jouer dans l’équipe de football de son collège. Un jour, il en arrive à monter tout un stratagème pour faire croire qu’il a été invité à partir skier avec 3 camarades de classe. Il prépare alors méthodiquement de quoi tenir un siège au fond d’une cave abandonnée –, il n’a pu cependant imaginer qu’une lointaine demi-sœur bousculerait tous ses plans…
Vous le comprenez avec le résumé, l’histoire est forcément touchante et elle a su m’émouvoir à plus d’une reprise. Il y a tout d’abord Lorenzo qui passe sa vie à faire semblant et à jouer les enfants « normaux », non pour être comme les autres mais pour faire plaisir à ses parents. Puis il y a Olivia, cette demi-sœur, de 10 ans son aînée, qui est tout aussi paumée, mais dans un autre registre. Ces deux-là vont ainsi se retrouver dans cette cave, à l’insu de tous, et forcément, des liens vont se (dé)nouer.
Mais plus que les personnages, c’est vraiment l’histoire que nous conte Niccolo Ammaniti qui m’a séduite. J’aime les huis-clos, j’aime les histoires de famille et celle-ci ne fait pas exception à la règle. Aucun blabla dans ce roman : des chapitres courts et une écriture dynamique qui nous immerge, immédiatement, dans cette histoire, avec ces deux malmenés de la vie.
En outre, j’ai également découvert avec grand intérêt les mécanismes de défense mis en place par Lorenzo pour survivre dans ce monde qui lui semble hostile, comme ce « mimétisme batésien ».
« Le mimétisme batésien se produit lorsqu'une espèce animale inoffensive exploite sa ressemblance avec une espèce nocive ou venimeuse qui vit sur le même territoire, allant jusqu'à imiter ses motifs, couleurs et comportements. De cette façon, aux yeux des prédateurs, l'espèce imitatrice est associée à l'espèce dangereuse, ce qui augmente ses chances de survie. »
Un seul regret : 151 pages, c’est court quand on se plait si bien dans une histoire. Ça se lit d’une traite mais je trouve que l’auteur n’aurait pas dû nous abandonner en si bon chemin. La fin est ce qu’elle est, et elle est même tout à fait dans la droite lignée de l’histoire, mais tout de même, on aurait aimé en apprendre davantage sur le futur de Lorenzo et sur les conséquences de cet épisode sur sa vie, sa personnalité, ses parents, etc. Vraiment un gout de trop peu en ce qui me concerne.
Voilà tout est dit : c’est très bon mais c’est très court.
Ma note :
4/7