A cause d’une attaque en règle de toute une série de vilains microbes de compétition, voilà presque 15 jours que je suis HS et que mon blog vit sa vie sans moi. Et pourtant, ma dernière lecture était un très joli livre, que j’ai choisi de lire exactement 100 ans après les événements qu’il nous présente : « Les enfants du Titanic », d’Élisabeth Navratil, la fille d’un des enfants qui a survécu au terrible naufrage, qui eut lieu dans la nuit du 14 et 15 avril 1912.
Résumé : Michel Navratil se rend compte que sa jeune épouse, Marcelle, le trompe avec un fidèle ami de la famille. Blessé et furieux, il la quitte et met au point un plan : il va « kidnapper » ses 2 jeunes fils de 2 et 4 ans et monter à bord du Titanic lors de son voyage inaugural, afin d’aller refaire sa vie et faire fortune en Amérique. Les premières pages nous amènent directement sur les quais du port de Southampton et nous allons suivre les aventures de Michel et de ses deux enfants, Lolo et Monmon, jusqu’à la tragique nuit du 14 avril 1912.
Voilà un livre dont la qualité première est, selon moi, son universalité : en effet, il pourra être lu par des enfants, des adolescents, des adultes, des grands-parents,… tout le monde y trouvera son compte, car l’écriture y est simple, mais point simpliste.
L’auteure du roman, Élisabeth Navratil est donc la fille du petit Lolo Navratil et depuis l’enfance, elle est passionnée par cette tragédie. C’est donc tout naturellement qu’elle écrivit, en 1980, « Les enfants du Titanic », puis une seconde version en 1997 et enfin, cette version augmentée pour le centième anniversaire du naufrage.
Cette histoire mêle fiction et réalité, sans qu’il soit toujours possible de bien les discerner. C'est d'ailleurs plutôt un roman inspiré de faits réels qu'un documentaire pûrement historique. J’ai vraiment apprécié de lire ce que j’avais découvert sur grand écran avec « Jack et Rose » dans le désormais célèbre film de James Cameron. L’embarquement à Southampton, les salles des machines avec les impressionnantes chaudières, l’escalier majestueux et le dôme de verre, le luxe des premières classes, le capitaine Smith, le richissime John Astor et sa jeune épouse enceinte, l’orchestre, la « Renault » de 1911 présente dans les soutes, etc. … On retrouve tous les ingrédients qui nous ont fait vibrer dans le film, mais à l’écrit. Ce roman est vraiment très bien documenté et les nombreuses notes de bas de page apportent réellement une plus-value au livre.
Et dans ce cadre, on découvre les aventures de Michel Navratil, ce père d’une trentaine d’années, qui tient plus que tout à ses 2 petits garçons et qui rêve de faire carrière dans le monde de la Haute Couture aux USA. J’ai beaucoup apprécié suivre cette histoire du point de vue masculin de ce père. Et, en outre, ses deux enfants, les petits héros du livre, sont vraiment adorables et attachants: Lolo est impressionnant de maturité malgré ses 4 ans et c’est vraiment un personnage tout à fait irrésistible. Quant au petit Monmon, qui a à peine 2 ans, il est tout aussi émouvant !
Détail, qui n’en fut pas un pour moi, au milieu du roman, on trouve une dizaine de photos d’époque du paquebot, du célèbre Capitaine Smith mais également, et surtout, des deux petits héros, les adorables Lolo et Monmon, ce qui n’a fait que m’immerger (hum hum, pas sûre que ce mot soit bien choisi) davantage au cœur de leur histoire.
Alors, même si l’on connait le dénouement avant même d’ouvrir le roman : oui, le Titanic va couler (on sait exactement à quelle minute) et oui les deux enfants vont survivre (puisque l’auteure est la fille de l’un d’entre eux), et bien, il n’empêche que le récit (surtout à partir de l'iceberg) est touchant et que je n’ai quand même pu m’empêcher d’avoir la gorge nouée. En plein naufrage, le spectacle de cet amour fraternel est poignant et les passagers vivant la scène en direct ne sont pas les seuls à avoir les larmes aux yeux !
Le seul bémol que je relèverai est le manque de crédibilité dans l'accumulation des péripéties vécues par Lolo. En effet, il est toujours au bon endroit et au bon moment : pour visiter les chaudières avec Andrews, l’ingénieur concepteur du bateau, pour faire une visite des premières classes avec le Capitaine Smith en personne, etc. Ces événements fantaisistes appartiennent clairement à la fiction et même si je comprends leur but -nous permettre de découvrir le bateau sous toutes les coutures- j’ai trouvé que c’était tout de même un peu « too much ».
J’ai aussi découvert avec ce roman que plusieurs personnes (avérées) ont eu des mauvais pressentiments, des visions, des impressions négatives, sur ce voyage inaugural du Titanic (et son éventuel naufrage), et ont préféré ne pas embarquer ou descendre à la première escale… Ça m’a vraiment donné envie de lire d’autres ouvrages sur le sujet afin d’en apprendre davantage !
Ma note :
Vous trouverez par ici la page Facebook consacrée à ce roman : CLIC
Et par ici, sur la page de "La Fringale Littéraire", une interview de l'auteure : CLIC
Et enfin, ici, l'avis de Noukette, tout aussi charmée que moi par cette lecture : CLIC