Après « Les 10 enfants que Madame Ming n’a jamais eus » (que j’ai beaucoup apprécié), je suis à nouveau tombée sous le charme de l’écriture, de l’imagination et de la poésie d’Eric-Emmanuel Schmitt, qui est en train de devenir un auteur cher à mon cœur.
Résumé : Paris, années 60. Momo, un garçon juif de 11 ans, devient l’ami du vieil épicier arabe de la rue Bleue, pour échapper à une famille sans amour. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim n’est pas arabe, la rue Bleue n’est pas bleue, et la vie ordinaire peut-être pas si ordinaire…
Dans ce petit roman (75 pages), ou plutôt devrais-je dire dans ce conte, vous découvrirez des personnages hautement attachants. Il y a le petit héros, Momo (Moïse), petit garçon juif qui vit un peu livré à lui-même, avec pour seul compagnon un père bien terne, et qui n'a de père que le nom. Puis il y a Monsieur Ibrahim, qui va apprendre à Momo les beautés du monde, et surtout, le sourire, qui change la vie et qui la rend si belle.
Ce petit Momo du haut de ses 11 ans est vraiment un adorable héros et le décor est planté dès la première ligne « A onze ans, j’ai cassé mon cochon et je suis allée voir les putes ». Tout un programme n’est-ce pas !
« Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran », c’est un livre arc-en-ciel. Il y a le père de Momo, tout triste et tout gris ; il y a Momo, un véritable rayon de soleil qui s"épanouit et qui devient de plus en plus chaleureux au contact de l’épicier, Monsieur Ibrahim, cet homme haut-en-couleurs et plein de sagesse. Puis il y a toutes les couleurs des religions, que l’auteur rassemble en un coup de cuillère à pot. Vous rosirez de plaisir, vous rougirez devant l’audace de Momo, vous aurez aussi quelques bleus au cœur … un arc-en-ciel, je vous le disais !
J’ai un peu ressenti pour Momo la même affection que pour le petit Alan Tuvache
du « Magasin des Suicides » de Jean
Teulé » : des héros qui vivent, qui respirent, qui bougent, qui changent la vie, qui ne demandent qu’à être heureux, ... Et qui vous donnent le sourire !
Eric-Emmanuel Schmitt nous offre un regard différent, sans aucun tralala, sur les religions : des Chrétiens, aux Musulmans ou aux Juifs, en passant par les Derviches tourneurs. Puis il nous offre aussi de l’émotion, du rire, de la légèreté et de la profondeur, de la réflexion… le tout en 75 pages !
Petite digression. La seule fois où j'avais entendu parler des Derviches Tourneurs, c'était dans la chanson de Souchon que j’adore, "La vie ne vaut rien" et hasard ou pas, cette chanson sied à merveille à l'histoire de Momo ! Lui aussi, sa vie ne vaut rien, ou pas grand chose, lui aussi, il demande son avis sur la vie à Monsieur Ibrahim et, lui aussi, quand il tient les deux petits seins de ses amies de la Rue Bleue, il se rend compte que, finalement... rien ne vaut la vie. Écoutez...
Bref, je me rends compte que tout ce que je dis est assez décousu et donc, il faudra vous contenter de ces bribes et ne retenir qu’une chose : si vous avez ce livre dans votre PAL, faites-moi le plaisir de l’en sortir car en retour, vous vivrez une très jolie heure de lecture.
Ma note :