Résumé : Il existe une ville dans le Maine où tous les personnages de contes de
notre enfance sont piégés entre deux mondes, sous l'emprise de la terrible malédiction de la Méchante Reine. Pour Henry, dix ans, seule Emma, sa mère biologique qu'il n'a jamais connue, peut les
délivrer. Lorsque le garçon la retrouve et lui annonce qu'elle est la fille de Blanche-Neige et du Prince Charmant, Emma pense qu'il s'invente des histoires. Inquiète, elle décide de le ramener
chez lui, à Storybrooke, où elle fait la rencontre de Regina, l'inquiétante mère adoptive de Henry. Dans cette ville à l'atmosphère irréelle, Emma devra accepter son destin, car face à l'amour
véritable, même les pires maléfices sont impuissants.
Je suis tellement fan de la série « Once Upon a Time » dont j’ai regardé les 2 premières saisons avec passion
et bonheur, et puis surtout fan du personnage incroyablement bien contruit de Rumplestiltskin… que ce sont les mains tremblantes et le cœur battant que j’attendais ce livre qui vient de sortir aux Editions Michel Lafon.
Alors, comment résumer mon avis sur ce roman que je viens de terminer ? Est-ce …
a) Un complément indispensable pour les fans de la série ?
b) Une œuvre uniquement commerciale pour se faire encore plus de $$$ ?
c) Un roman qui vaut simplement le coup ?
Et bien, je vous dirai : la réponse B.
Malheureusement.
En lisant la présentation lors de la sortie (ICI) " Le premier
roman [oui, il va y en avoir plusieurs] nous fera replonger dans la saison 1 de Once Upon A Time, promettant aux
fans « un tout nouveau regard sur leurs personnages et histoires préférés », j'étais donc en droit d'espérer un éclairage neuf sur
certains personnages, des épisodes supprimés pour pouvoir en développer d’autres et pourquoi pas quelques nouveautés. Mais que nenni !
Rien de tout cela.
Certes, j’ai quand même pris du plaisir (un peu) à retrouver ces personnages de contes de fée coincés
à Storybrooke, dans notre monde, à cause de la Méchante Reine. Certes. Mais à de nombreuses reprises durant ma lecture, je me suis demandé si les gens qui n’avaient pas vu la série comprendraient
vraiment les événements. J’en doute. A titre d’exemple, le dilemme de Geppetto face à Pinocchio est tout simplement supprimé, ce qui rend complètement inexplicable, selon moi,
l’abandon de sa fille (Emma Swan) par Blanche-Neige. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
En fait, j’ai eu l’impression de lire un script.
Voilà : il y a ça, ça et ça qui se passe, et donc ça provoque ça, ça et ça. Autant dans les rebondissements de l’intrigue que dans le style, que j’ai trouvé mécanique, froid et d’une pauvreté affligeante. Ce n’est pas « mal écrit », non, ce n’est juste PAS
écrit. A titre anecdotique, sachez que j’ai été surprise de découvrir un néologisme inconnu au bataillon : « curieusité » (p.43). Un détail, oui. Mais bon, quand même…
Un petit exemple de ce manque d'écriture : au début du roman, Henry essaye de prouver à Emma Swan qu’elle est sa vraie
mère, et que sa mère adoptive, Regina Mills, n’est autre que… la Méchante Reine. Et je me rappelle très précisément cette scène dans la série. Mais dans le roman, ça devient bancal.
- Il n’y a que
ma mère, rectifia Henry, en baissant les yeux sur ses mains. Et c’est le mal incarné.
- Je sais qu’on peut avoir cette impression parfois, dit Emma.
- Non, dit-il d’un ton léger. Tu ne comprends pas, c’est vraiment le mal. Pour de vrai. Le mal ? Satan ?
Comment voulez-vous comprendre le sens de ces deux dernières
interrogations si le roman ne vous décrit ni le ton (moqueur et dubitatif) d’Henry, ni les mimiques de son visage alors qu’il aurait été si simple d’introduire une petite
didascalie...
Ça me fait mal au cœur d’écrire ce billet parce que j’adore vraiment cette série : l’univers est très riche,
vraiment original et bien développé et c’est un plaisir de découvrir tous ces liens entre tous les contes de fée de notre enfance ; puis surtout, c’est un régal de voir que ces héroïnes et
ces héros sont bien moins lisses/fades que dans nos histoires enfantines. Mais je n’ai pas retrouvé cela dans ce roman. Et entendons-nous bien, je ne suis pas en train de tenir
le discours d'une fan frustrée, loin de là, je souligne simplement le fait que ça ne fonctionne pas ainsi,
qu'il ne suffit pas d'abréger le scénario d'une série pour que cela devienne un roman. Il est impossible sous cette forme de
s'attacher réellement aux personnages et d'éprouver un réel intérêt pour leurs aventures. En effet, ce livre nous résume la première saison de la série, soit 22 épisodes de 43 minutes. Il va sans
dire que ce n’est pas possible de faire tenir toute la magie et la profondeur de l’histoire originale en… 343 pages. Et ça se ressent de façon omniprésente dans le roman : tout semble ultra rapide (voire carrément précipité), les transitions n’existent pas, et
les dialogues et les actions sont résumés à leur plus simple expression.
Bref, moi qui me faisais une joie de passer quelques heures de lecture aux côtés de mon Rumpel, ce fut plutôt
une douche froide. Une redite pure et simple, rien d’innovant et pas vraiment de point de vue supplémentaire. Alors si ce
roman est écrit pour les fans, dont je suis, je ne vois pas pourquoi ? Vraiment, je me demande encore à quoi m’ont servi ces heures de lecture...
Je sais que d’autres fans de la série ont apprécié la lecture, et voici par exemple les billets (très) positifs de
PatLecture, Phebusa et Megworld. Heureusement, je me sens moins seule
avec le billet de Lilibouquine ou de celui d'Artemissia.
Alors, en ce qui concerne les gens qui n’ont jamais regardé la série, je ne sais pas bien que vous dire ?
L’univers est tellement merveilleux qu’il se peut que vous appréciez cette lecture mais je me demande vraiment (vraiment vraiment vraiment) si vous comprendrez toutes les subtilités tant
j’ai eu l’impression de lire un condensé du Reader Digest.
Ma note :
Note to Myself : ne plus lire de novélisation.
Allez plutôt regarder la série