Résumé : Jim décide d’emmener son fils de treize ans sur Sukkwan Island pour y vivre dans une cabane isolée, durant une année. C’est une île sauvage du Sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. La rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.
Dès les premières pages, dans ce huis-clos sur cette île perdue au milieu de nulle part, très vite, on sent que les choses vont dégénérer. Jim, le père, est un naze. Il est dépressif, bizarre, jusqu’à en devenir inquiétant dans certaines de ses attitudes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas préparé sérieusement ce séjour : il est toujours un peu perdu pour faire face au froid, à la nourriture, aux ours ; il semble fragile et vite dépassé par les événements. De plus, il ne se soucie finalement que très peu de son fils de 13 ans, Roy, qui subit le rêve de son père et qui se demande rapidement ce qu’il a bien pu venir faire dans cette galère...
Qu’est-ce que j’ai eu envie de le frapper ce plouc de père, !! Il est aussi instable qu'inconscient, jouant à l’aventurier pour soi-disant resserrer des liens avec son fils, mais en fait, plutôt pour se regarder le nombril et essayer de recoller les morceaux de sa vie tombant en lambeaux. Un Indiana Jones de pacotille.
Je vous le disais plus haut, dès les premières pages, on sait que quelque chose va se passer. On craint le pire. Certes, la nature, le climat et la faune sont hostiles mais on comprend rapidement que le danger ne viendra pas de là. L’atmosphère se fait de plus en plus lourde, (trop ?) malsaine, menaçante et j’ai senti plusieurs fois les battements de mon cœur envahir tout mon corps et résonner dans ma tête, tellement je me sentais oppressée. Ça allait dégénérer. Je le sentais. Et en effet…
A la fin de la première partie, l’impensable se produit. Mais pas du tout ce que l’on imaginait. Non, c’est bien au-delà. Pire que tout ce que l’on pouvait craindre. Terrible.
La seconde partie (les 80 dernières pages) n’est pas à la hauteur des débuts et se traine en longueur mais, au vu des événements, l’auteur ne s’en tire finalement pas si mal car c’est un sacré défi que de maintenir le rythme dans de telles circonstances narratives. Quant à la fin, elle est un peu convenue mais quel autre dénouement envisager ?
Comme vous le lisez peut-être entre les lignes, c’est vraiment un roman qui vous touchera de façon personnelle. On ne peut PAS rester distant. On y est, là sur l’île, dans cette atmosphère glacée mais étouffante. D’ailleurs, âmes sensibles, abstenez-vous car certaines scènes sont (trop ?) insoutenables.
De manière générale, je pense que soit vous adorerez soit vous détesterez. Quant à moi, je ne peux pas dire que j’ai « aimé », mais les émotions ressenties durant ma lecture ont été tellement fortes – sombres, douloureuses et intenses - que je ne peux que tirer mon chapeau, malgré les longueurs de la seconde partie.
Ma note :