Après avoir regardé la cérémonie des Césars (avec Frankie ) (bravo
Omar
), j‘ai eu envie de découvrir le dernier film de Maïwenn, « Polisse »
Résumé : Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.
Le film commence fort, par une scène difficile, non dans les images mais dans les mots. Il suffit de 12 mots pour que l'on comprenne où l'on met les pieds.
Une petite fille et un agent de la brigade des mineurs. Dans une salle d’audition.
Il a fait quoi ton papa ?
Il m’a gratté les fesses
Douche froide d’entrée de jeu.
Et durant tout le film, on a droit à des scènes de cet acabit où les mots, souvent très simples, laissent imaginer le
pire. J’ose toutefois espérer que certaines scènes ont été exagérées pour les besoins du percutant du scénario parce que je n’ai pas envie d’imaginer que ce soit possible. Pas comme ça.
Pas à ce point-là
Et les enquêteurs qui vivent tout cela, quotidiennement, ça les mange, ça les brûle à petit feu, ça les ronge de l’intérieur, ça casse tout. Et ça ne finit pas toujours bien.
Je dois d’ailleurs avouer que même si je ne suis pas fan de Maïwenn, elle arrive à donner une puissance très forte à l’implicite, au non-dit et au sous-entendu. Aucune image choc, uniquement des mots. Résultat : des scènes émotionnellement bouleversantes, déchirantes, terrifiantes. Désespérantes.
Heureusement il y a aussi pas mal d’humour dans ce film, pour contrebalancer toute cette fange, pour mettre un peu d’oxygène dans cette atmosphère glauquissime. Et vraiment, ça fait du bien !
Du côté des acteurs, je trouve que le rôle de Maïwenn ne sert pas à grand-chose ? Quant à Joey Starr, il est plutôt nuancé et je dois bien avouer que, même s’il me fait toujours peur (bbrrrr), j’ai apprécié de le voir dans ce rôle et ce registre. Puis, si je me rappelle bien, ces deux-là étaient ensemble lors du tournage et ça se sent bien, car dans certaines scènes, une infinie tendresse et une complicité touchante débordent de l’écran.
Mais les deux actrices qui portent le film sur leurs épaules par leurs prestations, ce sont Karin Viard et Marina Fois. Avec une scène centrale qui les oppose et qui est magistralement interprétée.
Sachez également que ce film est à mi-chemin entre documentaire et film, ce qui produit un effet bizarre, avec des images un peu ternes, des lumières blafardes, des mouvements de caméras assez secs… qui servent certainement très bien le propos mais qui ne me plaisent pas visuellement.
Je suis contente de ne pas l’avoir vu au cinéma car j’aurais été bien davantage immergée dans l’histoire sur grand écran et ça m’aurait
certainement secouée encore plus.
Et puisque ce sont les Césars qui m’ont poussée à regarder ce film, je dois dire que moi non plus, je ne lui aurais pas donné le César du Meilleur Film. Mais je l’aurais peut-être bien donné à Karin Viard.
Ma note : ? Je ne sais pas encore, je laisse décanter...
Et voici la Bande-Annonce, qui reflète très bien le film !