Le jour ou Polly sauve la vie de Rose, les deux fillettes deviennent inséparables. C'est pourquoi, des années plus tard, lorsque Polly lui annonce que son mari est mort dans un accident de voiture, Rose n'hésite pas un instant et l'accueille à bras ouverts dans son foyer. A son arrivée, la jeune veuve n’a pas les réactions que l’on attend d’elle. Bientôt, la vie de Rose se complique : sa fille tombe malade, son mari devient distant... Et si Polly n'était pas étrangère à ces événements ? Quand l'amitié se révèle venimeuse, elle peut faire basculer une vie ordinaire dans le drame absolu.
« Nous serons inséparables » est le premier roman de la britannique Julia Crouch, paru ce 8 mars 2012 aux Presses de la Cité. Et, de nouveau, c’est un rendez-vous gagnant pour moi car je l’ai terminé aux petites heures de la nuit !
Comme le résumé en dit déjà beaucoup, je vais essayer de ne pas en dire davantage sur l’histoire en elle-même car c’est réellement de là que vient le plaisir de lecture : des éléments que nous apprenons petit à petit, et qui nous plongent de plus en plus dans le doute, les soupçons, la méfiance, l’effroi … voire la haine, en ce qui me concerne, pour l’un de personnages qui constitue l’une des forces de ce roman.
En effet, dès le tout début de l’histoire, on comprend que Polly va amener le chaos. Rien en elle n’est naturel, elle est tourmentée , et elle n’a pas les réactions qu’on attendrait d’une veuve, d’une amie, ni même d’une mère. Je l’ai trouvée effrayante dès son apparition, et carrément malsaine. Le genre d’amie que l’on n’a pas du tout envie d’avoir !
Pour ceux qui ont vu le très bon « J.F. partagerait appartement », vous retrouverez avec délice dans ce roman, l’atmosphère du film. Ce cadre du quotidien, tout à fait banal, dans lequel surgissent petit à petit des éléments menaçants, et cette envie irrépressible de mettre en garde l’héroïne contre tous ces détails qu’elle ne semble pas voir. Plus j’avançais dans ma lecture, et plus j’avais envie de SAUTER dans le roman, d’aller secouer Rose, d’aller tirer les cheveux de Polly, de la plaquer au sol (et ça, c’est la version édulcorée pour ne pas que vous pensiez que je suis folle à lier) et de lui dire de dégager son petit cul de là !
Polly est vraiment un personnage dérangeant. C’est une beauté stupéfiante, une ex-Star de la musique (en plein dans le Sex, Drugs and Rock&Roll), elle dégouline la sensualité, le sexe, et les hommes sont tous fascinés, et attirés de façon irrésistible par son magnétisme. Vraiment, si vous aimez les personnages vénéneux, ou les garces, ce roman est fait pour vous !
Pendant les 200 premières pages, on apprend à connaitre tous les protagonistes et le malaise s’installe petit à petit. La part sombre de chacun (de certains plus que d’autres) est mise à jour et la tension monte. Monte. Monte. Monte. Crescendo. Ce qui fait qu’on ne peut plus déposer le livre une fois la première moitié avalée et que l’on est condamné à renoncer à ses heures de sommeil afin de vérifier nos soupçons et de connaitre le fin mot. Vraiment, la tension devient IRRESPIRABLE et il n’est pas possible de mettre le livre en pause tant on a peur de laisser Rose toute seule face à son « amie ».
J’ai cependant tout de même trouvé quelques maladresses dans la construction : une introduction un peu longuette, mais qui permet néanmoins de nous immerger dans la vie des personnages et puis surtout, les éléments du dénouement un peu trop vite amenés, sans toutes les explications souhaitées et donc quelques questions qui restent malheureusement sans réponse ou avec des réponses incomplètes.
Mis à part ces détails, j’ai vraiment passé un très bon moment en compagnie de Rose et Polly, avec une affection toute particulière pour les petites Anna et Flossie, que je vous souhaite de rencontrer bien vite.
Ma note :