En me promenant dans les rayons de ma librairie, mon œil a été attiré par cette délicieuse couverture et ce très joli titre. J’avais d’ailleurs déjà lu, et adoré, une très courte nouvelle de Nadine Monfils, intitulée « Les larmes noires ».
De plus, le résumé était très alléchant : deux ados glandeurs, Ralph et Tony, décident de ne pas accompagner leurs parents, partis en vacances avec la mémé. Après un mois de nouba, la maison est sens dessus dessous. La baignoire est remplie de vaisselle et le canari est retrouvé calciné! Seul Bubulle, le poisson rouge, est sauvé. Gros problème, les parents et l'infernale mémé rentrent le lendemain. L'aîné a une idée géniale : kidnapper une nana du coin pour faire le ménage. Mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu...
On trouve également sur la quatrième de couverture cette critique « Humour noir et suspense sont au rendez-vous de ce roman jubilatoire dont on ressort essoufflé et réjoui » qui me laissait espérer un excellent moment de lecture.
Et pourtant...
Alors, certes ce roman se lit vite car on a envie de savoir comment ces deux frères vont se dépêtrer de cette situation explosive dans laquelle ils se sont fourrés. Le livre est découpé en de très petits chapitres qui rendent la lecture dynamique et les rebondissements rocambolesques et le suspense sont au rendez-vous.
Du côté des personnages, la mémé-ventriloque-carrément-fêlée-du-ciboulot est vraiment insolite et cocasse et, dans l’ensemble, cette famille groseille belge est plutôt pas mal. On a aussi un malabar-à-2-neuronnes qui ne se sépare jamais de sa bûche, un canari rôti, une baronne nymphomane et bien d’autres personnages tout à fait atypiques. Malheureusement, j’ai trouvé les 2 héros (les frères) en deçà : des ados jeunes et cons, … attention gros mot à venir… des petits branleurs quoi.
En ce qui concerne la langue, on passe de mots très (trop) fleuris (voire carrément grossiers) à des citations pleine de tendresse de Jacques Brel, tout en croisant des expressions savoureuses issues de patois belges (que je ne connaissais pas du tout, soit dit en passant). Un ensemble pour le moins étonnant...
Quelques personnages savoureux, des rebondissements et pourtant un sentiment très mitigé au terme de ma lecture. Je me suis donc demandé ce qui n’avait pas fonctionné entre « Nickel Blues » et moi… Et je pense que c’est l’humour (belge ?) auquel je n’ai pas adhéré. Oui, j’ai parfois souri mais j’ai trouvé qu’il y avait une surenchère dans le rocambolesque, la grossièreté, le déjanté et l’humour noir. Jusqu'à la nausée parfois.
De plus, cette histoire part tellement dans tous les sens (« déjanté » me parait encore faible en regard de certaines scènes) que j’ai trouvé que le récit manquait d’unité, de « coulé », et de transitions. Des scènes bizarres, des scènes surprenantes, des scènes à ne pas laisser entre toutes les mains, des scènes horribles, de la tendresse, du cocasse, du glauque… au bout du compte, j’ai trouvé le ton tellement disparate que le tout en est devenu quelque peu décousu.
J’ai tout de même lu ce roman rapidement car on a vraiment envie de savoir comment tout cela va se terminer mais pour que ça
fonctionne, il faut partager le même humour que Nadine Monfils, ce qui n’est vraisemblablement pas mon cas… Je dois tout de même reconnaitre que l’auteure a une imagination
débordante... (trop ?)
Ma note :
Et par ici, vous pourrez lire des avis trèèèèèèèès enthousiastes d'autres
lecteurs : pour Dorot', c'est à consommer tout de suite et sans
modération ; pour actu-du-noir, c'est du bonheur,
rien que du bonheur et pour Sabine, c'est une histoire
ébouriffante avec un humour décapant ! Et finalement, l'avis de Stephie qui est aussi perplexe et dubitative que moi.