« Il arrive que la mort vous fasse revivre », voilà une phrase prononcée par l’héroïne, dans la dernière partie du roman, qui résume assez bien cette histoire. Revivre,... dans bien des sens différents.
« Maudit Karma »… un titre qui prend tout son sens quand on commence à suivre le parcours de la (presque) détestable Kim Lange, célèbre animatrice de la télé allemande, imbue d’elle-même, négligeant sa famille, et tyrannique avec ses employées, un peu comme Miranda Priestly, la rédactrice en chef de Runway, dans « Le Diable s’habille en Prada ».
Je ne sais pas ce qu'il en sera pour vous, mais en ce qui me concerne, « Maudit Karma » m’a plusieurs fois fait penser à « L’empire des anges » et aux « Thanatonautes », de Bernard Werber. Ce n’est pas la même histoire mais tout de même, à travers le style, l’humour, les références nombreuses à notre culture et/ou sous-culture, j’y ai plusieurs fois songé pendant ma lecture.
A commencer par le début du roman qui débute de la même façon que « L’empire des anges » : par la mort de l’héroïne. Celle de Michaël Pinson était déjà étonnante : un Boeing 747 qui lui rentre littéralement dedans alors qu’il le voit arriver droit sur lui de la fenêtre de son salon. Kim Lange, elle, se trouve sur le toit d’un hôtel et elle croit apercevoir une étoile filante, qui n’est en fait… que le lavabo (oui oui !) d’une station spatiale qui va lui atterrir droit sur la tête !
Voilà une entrée en matière bien loufoque, et le reste du roman l’est tout autant ! En effet, victime de ses mauvaises actions sur Terre, de son mauvais caractère, de son égoïsme, Kim a un karma catastrophique et est donc condamnée à être réincarnée… en fourmi (quand je vous disais que ce n’est pas sans rappeler Werber !) afin de réussir à accumuler du karma positif pour avoir le droit d’être réincarnée dans des êtres plus (ou moins ! ) enviables. Pour ne pas déflorer votre lecture, je ne vous en dis pas plus sur ce cycle de réincarnations successives (c’est souvent drôle, parfois jubilatoire et presque toujours surprenant héhé).
Ce roman rafraichissant m’a plu par différents aspects : c’est une lecture "évasion", on est vraiment parachuté dans un autre univers, ça détend, c’est parsemé d’humour et de légèreté, et la plume de David Safier est tout à fait celle requise pour ce type d’histoire : enjouée, simple, rapide et agréable.
Mais ce que j’ai particulièrement apprécié, c’est le compagnon de réincarnation de Kim : Casanova himself ! (ici également, je trouve que c’est assez proche de Werber, qui, lui aussi, accompagne ses héros de personnages célèbres tels que Emile Zola, Marylin Monroe ou même Mère Térésa). Ce Casanova est vraiment un personnage délicieux et son côté « vintage », dans la langue et dans les manières, est à la fois drôle et attachant. En outre, les petites notes de bas de page des « mémoires posthumes » de ce grand séducteur étaient tout aussi savoureuses !
Daniel Kohn, un autre héros masculin, m’a, quant à lui, fait quelque peu penser à Daniel Cleaver (de Bridget Jones) et c’est comme ça que je me le suis imaginée lors de ma lecture ! Hugh Grant… miam miam Enfin, j’ai aussi beaucoup aimé les personnages de Maria Schneider et de Petit Couvercle (sic !) lors de leur apparition dans le roman. Un petit couple atypique et charmant !
Le seul bémol arrive avec la fin, que j’ai trouvée un peu trop convenue : j’aurais aimé davantage de fantaisie et de loufoquerie, pour qu’elle soit fidèle avec le reste du roman. Dommage...
Voilà un petit roman, certes sans grande prétention et, pour moi, sans grande originalité (cf. les ressemblances un peu trop nombreuses avec Werber), mais toutefois très sympathique, très agréable à lire et qui m'a fait passer un excellent moment !
Ma note :
Dites, pour terminer, une petite question : lire autant de livres et partager son avis avec les autres, ça donne du karma positif, non ?
Cajou-qui-n’a-pas-trop-envie-d’être-réincarnée-en-de-drôles-de-bestioles*