Un blog pour partager mes plaisirs et déplaisirs de lecture.
Le héros de ce roman, Benoît, est commandant de police. C’est un bel homme, séducteur dans l’âme, beau parleur et coureur de jupons invétéré. Pourtant, il aime son épouse, Gaëlle, avec qui il a un fils, Jérémy. Un soir, sur le bord de la route, il croise une femme dont la voiture est en panne. Elle est belle, très attirante, et il la raccompagne bien sûr chez elle, pour un dernier verre. Le lendemain matin, il se réveille groggy, dans une cave sombre, pris au piège de cette femme qui n’a qu’un seul désir : se venger et lui faire avouer son crime, dans d’atroces souffrances. Mais quel crime ? Benoit n’en a aucune idée… et le lecteur non plus ! Combien de temps pourra-t-il survivre aux tortures, mentales et physiques, infligées par cette femme ? C’est la question que l’on se pose en tournant frénétiquement les pages, tant on se sent pris en otage avec Benoit !
On peut dresser de nombreux parallèles entre ce roman et d’autres. Le premier qui vient à l’esprit est évidemment « Misery », de Stephen King… sauf que chez Karine Giebel, la tortionnaire est ultra séduisante. Mais j’ai également pensé au sublime et très noir « Mygale » de Thierry Jonquet, qui est similaire à plus d’un titre. Enfin, un roman peut-être moins connu, « Au cœur du mal », de Chelsea Cain, qui met en scène une psychopathe, Gretchen Lowell, une autre beauté irrésistiblement fatale, dans tous les sens du terme.
La majorité de cette histoire a donc lieu dans un huis-clos, mis en place par
Lydia, cette femme flamboyante et sexy, cruelle et machiavélique, mais également fragile et tourmentée par un lourd passé. Ce huis-clos se
révèle très efficace pour la narration : oppressant et hautement angoissant , dans une
atmosphère sombre, humide et blafarde.
Toutefois, si je peux me permettre, j’ai trouvé l’écriture de Karine Giebel
presque aussi froide que cette cave. Certains arguent que ce style aide à donner du rythme au roman. Moi, je l’ai juste trouvé un peu trop plat et terne. D’une
part, il y a ce style synthétique : sujet/verbe/parfois complément (moi ça me fatigue au bout de 3 pages). De plus, j’ai trouvé plusieurs tournures brouillonnes (un petit exemple :
« La mamie coté porte le flingue du regard » ... Une petite virgule ? Un petit effort de formulation peut-être ?). D’autre part, il y a également une confusion
fréquente entre le discours direct et indirect, ce qui est désagréable : d’abord, c’est « Benoit », « il », puis c’est « je », puis de nouveau « il »,
tout cela sans aucune transition typographique. Oui, désagréable. Et pour en terminer avec le style, j’ai trouvé le registre de langue un peu stéréotypé. Ok, Benoît est un flic.
Mais pourquoi lui mettre des mots familiers plein la bouche (« c’est pas ma piaule » ou « j’suis pas dans mon pieu », etc.) alors que l’essence même de ce personnage est
d’être un Dom Juan, un ténébreux qui n’a qu’à ouvrir la bouche pour séduire les femmes ? Pfff… le cliché éculé du policier qui parle mal. Non, vraiment, ça ne colle pas.
Bref, revenons-en à l’intrigue, c’est quand même plus intéressant que de parler syntaxe et grammaire ! Comme dans tout thriller digne de ce nom, le lecteur ne peut s’empêcher de faire la liste des suspects, de trouver entre les lignes des indices savamment disséminés… mais toutes les théories échafaudées sont bien sûr loin de la vérité, que l’on découvre dans les dernières pages.
Quant à la fin, une fois
n'est pas coutume, je l’ai trouvée assez étonnante, par rapport à tous les autres thrillers que j’ai lus. Certains aiment, d’autres pas… moi,
j’ai plutôt beaucoup aimé ces dernières lignes ! Ce qui m’a déplu, ce n’est pas le dénouement au sens strict, mais c’est l’absence de fin à toutes les autres histoires,
concernant les personnages secondaires. Oui, on sait ce qu’il en est du duo Lydia-Benoit, mais et tout le reste ? Et les autres ? Karine Giebel lance de nombreuses pistes et intrigues
pour nous tenir éloignés de la solution, mais elle oublie de les refermer… donc, je suis restée sur ma faim en tournant la dernière page de ce roman. Mais je l’ai quand même lu d’une traite aujourd’hui !
Donc de manière générale, selon moi, c’est un thriller prenant, au rythme assez soutenu, mais à l’intrigue inaboutie.
Voici d’autres critiques beaucoup plus enjouées que la mienne, parce que je m’en voudrais de vous faire passer à côté de quelque chose juste parce que mon avis est mitigé : MyaRosa , Mystix , Delcyfaro ou lili25
Ma note :