On continue avec la rentrée littéraire 2012 et aujourd’hui, il s’agit de « Le temps n’efface
rien », de Stephen Orr, paru aux Presses de la Cité,
que j'avais très envie de lire !
Résumé : A 9 ans, Henry est un garçon solitaire ; son pied bot l’empêche de partager les jeux des enfants de son âge. Cet été-là, comme à son habitude, il reste dans sa chambre, lit beaucoup et ne fréquente que sa jeune voisine, Janice. Le jour de la fête nationale, elle lui propose de l’accompagner à la plage avec son frère et sa sœur. Henry, complexé, refuse. Les quatre enfants ne se reverront jamais... Quand des enfants disparaissent, qu'advient-il de ceux qui restent ?
Mes amies de lecture, MyaRosa, Nelfe et Stéphanie ont toutes les 3 eu un coup de cœur pour ce roman et je vous invite chaleureusement à lire leurs billets enthousiastes et passionnés en cliquant sur les liens. Car de mon côté, ce n’en est pas un.
Pourtant, la plupart des éléments que j’apprécie en littérature contemporaine sont ici réunis. En premier lieu, des personnages attachants, dont Stephen Orr nous dresse un très joli portrait : précis, nuancé et ô combien vivant. Il y a Henry, ce petit garçon attendrissant et mature qui nous conte les événements : il est né avec un pied bot, ce qui lui vaut une certaine inimitié de sa maman, qui souffre du même handicap. Il y a son père, Bill, le policier qui règle les petits problèmes du quotidien de son quartier avec bienveillance et intelligence. Et ces deux-là se vouent un amour véritable. Puis il y a aussi mon coup de cœur du roman, la petite Janice, garçon manqué, grande gueule et tout à fait pétillante.
Le roman est divisé en 2 parties : avant et après. Dans la première, à travers les yeux d’Henry, nous découvrons
le quotidien de ce quartier d’Adélaïde, avec tous ses habitants et leurs habitudes, les moments de bonheur, les querelles entre voisins, les journées à la plage, et toutes les aventures du
quotidien que partagent ces enfants en vacances. J’ai malheureusement trouvé cette première partie longue et lente. Certes,
Henry est un narrateur doué et j’ai apprécié le voir observer le monde au fond de son clapier à lapins ou à la barrière de Gino, mais le fait de savoir que ses 3 petits voisins allaient
disparaître, tôt ou tard, a créé une espèce de lassitude puisque… je savais déjà. Pourtant, c’est un bon choix que de
s’attarder sur ces souvenirs puisqu’il m’ont permis de m’attacher à ces 3 enfants et à Henry durant ces 250 pages mais voilà, au bout du compte, ça n’a pas fonctionné avec moi. Et je ne sais pas vraiment pourquoi.
Dans la seconde partie, le drame a lieu et nous suivons alors l’enquête –infructueuse- menée par le père d’Henry, les réactions des uns et des autres : entre tristesse, incompréhension, reproches, suspicions, etc. Et, surtout, il y a le petit Henry, qui a perdu ses meilleurs, et seuls, amis, et qui va tout faire pour sortir de la solitude et du chagrin, à sa manière.
Vous vous en doutez, c’est un roman plein d’émotions, mais pas de pleurnicherie ni de pathos, Stephen Orr est bien plus subtil que cela. Ajoutez à cela le fait que ce soit une histoire vraie et les éléments sont réunis pour vous serrer le cœur à plus d’une reprise.
En outre, l’écriture de Stephen Orr est soignée et il a un don pour faire ressentir les choses : les sentiments, certes (notamment en faisant d’Henry son narrateur) mais aussi, la chaleur écrasante, les odeurs, de façon à nous plonger totalement dans ce quartier de Thomas Street.
Mais voilà, malgré toutes ces qualités incontestables que j'ai vues, je ne les ai pas ressenties. La lenteur que j’ai vécue dans la première moitié du roman a fait trainer cette lecture durant 10 jours et je pense que cela a joué en sa défaveur. Je n'ai pas réussi à m'immerger dans cette histoire et à me laisser porter. Mais comme dit en début de billet, les avis positifs sont unanimes alors je pense que je suis passée à côté de quelque chose et que l’étincelle n’a juste pas eu lieu avec moi. Dommage...
Ma note :