Pour les plus pressés, on va faire court : pour moi, « La Mémoire des
Murs », c’est une jolie couverture, un très joli titre et… un mauvais
roman !
Pour les autres, voici tout d’abord un résumé de l’histoire : L'appartement correspondait exactement à ce que Pascaline, informaticienne quadragénaire, imaginait pour sa nouvelle vie de femme divorcée, sans enfants. Un deux-pièces calme et clair qui donne sur une rue animée. Mais à peine installée, Pascaline apprend par une voisine qu'un drame s'est déroulé dans ces lieux. Comment vivre dans des murs marqués par l'horreur ? Comment continuer à dormir là comme si de rien était ? Et pourquoi Pascaline ne cesse-t-elle d'y penser ? Lentement mais sûrement, par touches infimes, cette tragédie fera resurgir chez Pascaline une ancienne douleur... (Source : Evene)
Alors qu’est-ce qui m’a déplu dans ce roman ? (tellement de choses que je vais devoir faire un tri pour ne pas être plus longue que le roman ne l’est, 160 pages)
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L’écriture sonne faux. C’est
comme si les mots censés être prononcés par l’héroïne ne venaient pas vraiment d’elle. Pourtant l’histoire est contée en « je » mais il y a une totale inadéquation entre sa
personnalité et sa langue. Très dérangeant. Conséquence : le sourcil froncé tout au long de la lecture.
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L’héroïne (il faut le dire vite
hein !), Pascaline est une quadragénaire terne. Tout est fade en
elle . Antipathique. Aucun attachement possible Elle ne comprend pas ce qui la pousse à agir de cette façon. Mais je la rassure,
nous non plus, et de toute façon, on n’en a juste rien à faire !
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Dans l’avant-propos, l’auteure nous confie qu’elle a écrit ce roman juste avant
« Elle s’appelait Sarah » et que c’est ce qui lui a donné l’envie de créer l’histoire de Sarah et de son petit frère. En
effet. C’est la même trame que pour Anna (une femme se « passionne » pour la vie d’une inconnue au destin tragique)… sauf qu’ici, il manque l’essentiel : les
émotions.
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Absence totale de cohérence et de
naturel. On passe sans cesse d’un événement à un autre. Tout est décousu. Quelques exemples. Liste loin d'être exhaustive.
- Coup de téléphone de Pascaline apeurée à son ex-mari qui lui répond « Tu dérailles, les murs n’ont pas de mémoire »… Oh le beau dialogue, tellement naturel et pas du tout forcé.
- Elle casse ses lunettes, elle va chez l’ophtalmo, il lui prescrit des lentilles, elle doit aller à la Sécu et oh, hasard heureux, c’est juste en face de la Prison et, justement, elle voulait y faire une visite. Les gardiens dans un mirador la trouvent suspecte donc ils s’adressent à elle dans un haut-parleur, en pleine rue ? Huh ? On est où là ?
- Cerise sur le gâteau : on a tout un passage sur la rue du Vél d’Hiv. Presque le même que dans « Elle s'appelait Sarah » d’ailleurs. Mais qu’est-ce que ça vient faire là-dedans ? Du grand n’importe quoi.
Les 25 dernières pages sont meilleures (ou juste moins pires ?) mais plus vraiment en lien avec le thème du roman. Puis c’est de l’émotion « facile » car il est question d’un drame. Quant à la fin, elle est assez « originale » mais tellement sans lien avec le roman que de nouveau … WTF ?
J’ai aussi envie de rire (Jaune. Très jaune. Jaune amer) avec les critiques reproduites sur la quatrième de couverture :
- « Efficace, glaçant, un court roman noir et subtil » (Le Monde). Je vous jure, ça n’a RIEN d’efficace ni de glaçant (glaçant ???), ni de noir et surtout pas de subtil.
- « Un roman bref, coupant comme une lame, étouffant comme la main d’un meurtrier » (Vincent Engel). Huh ? Ce n’est pas possible, ils se sont trompés de roman en imprimant cela sur la couverture ?
Ma note : (en fait, c'est 1.5/5 parce que c'est un tout petit peu moins pire que "L'échappée belle" de Gavalda)
Comme quand j’ai un avis tranché, je préfère vous mettre des liens vers d’autres avis : pour Anlor, c’est un pur bijou (sic !) et pour Hivernale, ce n’est pas terrible. Quant à Stephie, elle parle d'un ennui mortel (Ouf ! Je ne suis donc pas la seule).
C'était mon deuxième Tatiana de Rosnay mais le précédent, je l'avais aimé
(j'aurais mis à "Elle s'appelait
Sarah"). Je ne pense donc pas en rester là, surtout que j'ai dans ma PAL "Boomerang" dont je trouve le résumé
très alléchant.