Je referme à l’instant la dernière page de « Divergent » de Veronica Roth. C’est un roman qui sortira chez
Nathan, le 06 octobre prochain, et que j’ai eu la chance de gagner sur le blog de Karline (merci encore) et donc, de lire avant sa parution. Comme plusieurs de mes
lectures récentes (0.4, Uglies, Promise), il s’agit d’une dystopie, mais qui surpasse, sans aucun doute,
aucun, les titres que je viens de citer
Voici le résumé : Dans un Chicago futuriste, la société est divisée en 5 factions et chacune est consacrée au culte d’une vertu dans l’espoir de créer une civilisation parfaite et pacifique. Ainsi, les Altruistes s’oublient et se dévouent entièrement aux autres, les Sincères se font un honneur d’être toujours honnêtes, les Fraternels croient en l’amitié avant tout, les Erudits pensent que la connaissance est l’avenir du monde et les Audacieux vénèrent l’audace et le courage. Les enfants grandissent donc dans la faction où ils sont nés. C’est à 16 ans qu’ils doivent choisir quelle sera la leur, pour la vie. Avant de prendre cette décision, ils passent des tests d’aptitude, afin de connaître la vertu la plus proche de leur personnalité. Pour Béatrice, issue d’une famille Altruiste, le choix s’annonce plus difficile encore car elle n'est pas sûre d'elle. Et son choix ne sera pas sans conséquences…
J’ai envie de commencer par vous parler du rythme, parce que c’est pour moi la plus grande force de ce roman. En effet, dès les premières pages, je n’arrêtais pas de me dire que c’était incroyable, comme Veronica Roth arrivait à nous immerger dans ce monde futur sans avoir besoin de le décrire, de mettre en place le décor, de faire un long « avant-propos »… Et ce qui est surprenant, c’est que ce rythme ne s’essouffle jamais… pas une longueur, pas un temps-mort : ça file, ça avance, ça bouge… ça déménage ! Et tout cela crescendo, car les 100 dernières pages sont tout à fait addictives,… impossible d’y interrompre sa lecture. Autant dans « Promise », « 0.4. » et « Uglies », on sentait bien que le premier opus était avant tout une mise en bouche, servant à planter le décor en vue des tomes suivants, ici, il n’en est rien. Ce premier roman d’une trilogie est véritablement un roman à part entière.
L’autre point fort de « Divergent », ce sont ses personnages ! Ici, nous n’avons pas juste 1 ou 2 héros, mais également des personnages secondaires assez bien construits, et qui ne sont pas juste là en faire-valoir ou pour décorer. Quant à l’héroïne, Béatrice, c’est vraiment un personnage très attachant. Ni trop fragile, ni trop forte. Tout simplement humaine, avec ses défauts et ses qualités, et une incroyable faculté à aller de l’avant et à faire face… à tout. Elle m’a fait battre le cœur (dans tous les sens) à plus d’une reprise. Il y a également un personnage masculin très intéressant et mystérieux, Quatre (ah, ce que j’aurais aimé que l’on ne traduise point son nom et qu’il reste « Four »).
Allez, j’ai quand même envie de parler un peu de l’action et de ce qui m’a particulièrement plu… (et pas de spoiler, promis !) Quand Béatrice, et tous les autres, choisissent leur faction, ils doivent vivre une « période d’essai », truffée d’épreuves initiatiques... et durant tous ces moments, je n’ai cessé d’être étonnée, bousculée, horrifiée, impressionnée… on y découvre une Béatrice… vraiment surprenante ! En outre, ce monde dystopique est vraiment bien développé et permet une réflexion intéressante sur notre Société, nos qualités et nos défauts, et sur le fait que les solutions idylliques et utopiques qui pourraient être imaginées afin de régler nos problèmes se révèlent souvent... décevantes voire dangereuses.
C'est également une histoire très visuelle et il y a fort à parier qu'elle
prendra rapidement vie sur nos écrans... Des trains à grande vitesse, une grande roue, des toits d'immeubles, des "uniformes" selon les factions, de nombreuses scènes d'action et des émotions
fortes... il y a là tout un monde qui pourrait devenir époustoufflant au cinéma !
Et pour terminer mon avis, un petit bémol tout de même : j’ai parfois trouvé les factions trop caricaturales, surtout celles dont on parle un peu moins… mais la fin du premier tome me laisse espérer que l’on apprendra mieux à les connaître dans le second !
Si vous ne connaissiez pas ce livre et que vous allez flâner sur les blogs littéraires, vous verrez en un coup d’œil que les critiques dithyrambiques pleuvent et que ce roman récolte des coups de cœur à tout va. De plus, Nathan a sorti la grosse artillerie et fait une campagne marketing impressionnante (effrayante ?)… ce qui fait que j’avais un peu peur de l’ouvrir, de me rendre compte que j’avais été roulée dans la farine par des publicistes efficaces et que mon désir de le découvrir ne tenait qu’à cette machine éditoriale bien huilée. Mais pas du tout. Il s’est révélé à la hauteur des nombreux billets que j’avais lus, ce qui lui confère à mes yeux, encore plus de mérite , puisqu’il est souvent très périlleux de lire un roman avec autant d’attentes.
Et non je ne parlerai pas de « bombe littéraire », de « coup de cœur intersidéral », de « roman jeunesse de
l’année » car même si j’ai beaucoup aimé ce roman (cf. ma note), je n’en peux plus de lire toujours les mêmes adjectifs dithyrambiques utilisés pour qualifier
« Divergent », et j'ai un peu peur que ça "effraye" les futurs lecteurs.
Je me sens maintenant un peu …esseulée… je quitte Béatrice, Christina, Quatre, Caleb et tous les autres à contrecœur, et autant le fait de découvrir un livre avant les autres est presque jouissif, autant l’attente pour le tome 2 « Insurgent » (prévu en avril 2012 en anglais) va me paraître vraiment longue…
Ma note :
Cajou-qui-aurait-rêvé-être-une-Audacieuse--mais-qui-aurait-pourtant-vraisemblablement-choisi-les-Erudits