Résumé : Une enquête romanesque au plus près de l'énigmatique épouse de Michel Fourniret pour tenter de cerner les terreurs de notre société à travers l'une des affaires les plus retentissantes de ces dernières années. « Ce que je vais vous raconter ne s'invente pas. » 22 juin 2004. Après un an d'interrogatoires, Monique Fourniret révèle une partie du parcours criminel de son mari, « l'Ogre des Ardennes ». Il sera condamné à la perpétuité. Celle que Michel Fourniret surnomme sa « mésange » reste un mystère : victime ou complice ? Instrument ou inspiratrice ? Mésange ou ogresse ? Quoi de plus incompréhensible que le Mal quand il revêt des apparences humaines ? En sondant les abysses psychiques de Monique Fourniret, en faisant résonner sa voix, jusqu'au tréfonds de la folie, dans un face à face tendu avec les enquêteurs qui la traquent, ce roman plonge au coeur du mal pour arriver, par la fiction et la littérature, au plus près de la glaçante vérité.
Voilà un roman de la rentrée littéraire très troublant, qui nous plonge au coeur d'un couple aussi célèbre que diabolique. L'auteur réussit à s'immiscer -entre réalité et fiction- dans la tête de cette femme à l'air effacé, et nous laisse découvrir sa dualité, aussi fragile qu'une mésange mais aussi cruelle qu'une ogresse.
J'ai trouvé ce docu-fiction addictif, comme un thriller : les pages se tournent toutes seules, causant aussi bien l'envie du lecteur (savoir, connaitre, et surtout comprendre) que sa répulsion la plus totale, car cette femme est par bien des aspects tout à fait glaçante (Quelle horreur, par exemple, que cette expression "MSP", "membranes sur pattes"). Mais encore plus que l'histoire en elle-même, ce rythme est certainement aussi l'une des conséquences de la plume habile d'Harold Cobert que j'ai découverte avec ce roman. J'ai ainsi notamment apprécié particulièrement les prises de parole de l'ogresse, avec ces longues phrases troubles, sans respiration/ponctuation, qui laissent souvent le lecteur... le souffle court.
En outre, même si j'ai aimé ce côté plutôt malsain d'être dans la tête de Monique Fourniret, j'ai trouvé que l'auteur évitait habilement de tomber dans le sordide ou le voyeurisme, et parvenait tout de même sans aucun souci à laisser le lecteur tout à fait pantois face à cette femme et à cette histoire, certes romancée, mais tout de même très inspirée de la réalité de cette "Affaire Fourniret".
Malgré quelques scènes que j'ai trouvées un peu répétitives (les interrogatoires), et malgré la façon un peu caricaturale de s'exprimer du commissaire belge, je n'ai fait qu'une bouchée de ce roman de la rentrée littéraire que je vous conseille si le sujet vous intéresse.
En bref, un docu-fiction aussi intéressant que prenant.
Ma note :
D'autres avis : des 20/20 en série pour Fan2polar ICI, LireSousLaLune ICI, DesLivresetDesBulles ICI, L'AntreduBonheur ICI, et LeTempsdelaLecture ICI, une lecture éclairante pour AlexMotàMots ICI, et enfin, intéressant mais pas mémorable pour La Fée Lit ICI.