Résumé : Etats-unis. Kentucky. Sanatorium de Waverly Hills. Ils sont huit. Six hommes, deux femmes, condamnés à la peine capitale et sélectionnés pour participer au reality show le plus brûlant qui ait jamais existé : « CRIMINAL LOFT » ! Chaque semaine, les votes du public élimineront un candidat afin qu’il reprenne sa place dans le couloir de la mort. Un seul d’entre eux recouvrera la liberté… Mais lorsque huit dangereux criminels se retrouvent prisonniers du lieu dit « le plus hanté des Etats-Unis », l’aventure tourne au cauchemar... Quelles terribles épreuves leur réservent les créateurs du loft ? Jusqu’où iront-ils pour prouver qu’ils méritent de vivre ? A vous de juger…
En ouvrant ce roman, je pensais vivre des heures intenses de tension et de suspense (comme dans « Bird Box » ICI ou « Am stram gram » ICI), je croyais que mon billet parlerait de page-turner, d’être tenue en haleine, de suspense ou de pépite, j'étais certaine d'adorer car le pitch était génial ... et bien en fait, pas du tout. Ce fut plutôt ceci :
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Bref, une vraie déception.
Tout d’abord, j’ai trouvé que l’écriture (très soignée pourtant) était trop scolaire et qu'elle n’arrivait pas à s’effacer pour faire place à l’intrigue. D'autre part, il y a beaucoooouuuuup de répétions : les personnages sont dotés de surnoms, qui sont répétés jusqu’à plus soif, pour que le lecteur – pas très malin hein – puisse retenir qui est qui. Puis oui, on finit par bien comprendre que John, le héros, a un énorme pouvoir d’imagination qui lui permet de s’évader de son quotidien, puisque c’est répété 759 fois . Idem avec les psychotropes, idem avec la boucle de ceinture à tête de serpent, idem avec Ken & Barbie : oui oui oui on a bien compris après la 138ème fois .
Pour moi, c’est un roman qui a certainement été trop retravaillé et qui a perdu en naturel et en fluidité : trop d’éléments qui peinent à se mêler les uns aux autres (le jeu de téléréalité, les serial killers, le sanatorium hanté, le passé des psychopathes, les hallucinations, les crimes, etc.), et également trop de petites descriptions un peu lyriques et inutiles du ciel, des prés, des alentours, des odeurs, des murs, etc.
Certes, les thèmes sont intéressants : la télé-réalité à la sauce serial-killer (avec quotidiennes, épreuves et La Voix), la fascination malsaine et morbide du public, l'histoire du sanatorium de Waverly Hills ou encore la réflexion sur l’indécence, la vulgarité, la vacuité et la surenchère de notre époque. Tout est là, mais l'ensemble ne fonctionne pas. Je suis restée en dehors de cette histoire qui ne m’a jamais entrainée avec elle, ni passionnée, ni fait ressentir le moindre frisson ou suspense. J’ai regardé tout cela d’un œil distant et jamais je n’ai trouvé le « show brûlant » promis : tout juste une lecture bien tiède.
Trop d'invraisemblances et d’incohérences à mon goût également : des dialogues qui sonnent faux, les nombreuses zones sans caméras, la petite fille d’un condamné qui participe au prime, les pièces à conviction aux enchères, ou encore la confession ridicule de James… je n’ai cessé de lever les yeux au ciel. Quant aux révélations de la fin sur l’Ombre, les matons, les tenants et aboutissants : aucune ne m’a surprise car les indices étaient trop lourdement amenés, et elles m’ont juste fait lever les yeux au ciel une fois de plus (oui, j’ai risqué la double entorse oculaire durant cette lecture).
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En bref, je ne suis pas du tout convaincue par « Criminal Loft ». Néanmoins, peut-être le serez-vous puisque TOUS les avis croisés jusque là sont aussi dithyrambiques qu'unanimes.
Ma note :
D'autres avis : énorme coup de coeur pour fandepolar ICI, coup de coeur pour Gérard Collard ICI, coup de coeur pour Dubruitdanslesoreilles ICI, coup de coeur pour Loley ICI, captivant et excellent pour Cécibon ICI, et une préface de Laurent Scalese, qui ne tarit pas d'éloges.
Peut-être que le problème vient de moi et non du roman, vu comme je me sens bien seule au milieu de tous ces coups de coeur. Ou pas.
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8ème lecture de la rentrée littéraire 2015