Résumé : En détention on l'appelle "la Petite Barbare", elle a 20 ans et a grandi dans l'abattoir bétonné de la banlieue. L'irréparable, elle l'a commis en détournant les yeux. Elle est belle, elle aime les talons aiguilles et les robes qui brillent, les shots de vodka et les livres pour échapper à l'ennui. Avant, les hommes tombaient comme des mouches et elle avait de l'argent facile. En prison, elle écrit le parcours d'exclusion et sa rage de survivre. En jetant à la face du monde le récit d'un chaos intérieur et social, elle tente un pas de côté. Comment s'émanciper de la violence sans horizon qui a fait d'elle un monstre ? Comment rêver d'autres rencontres et s'inventer un avenir ? La Barbare est un bâton de dynamite rentré dans la peau d'une société du néant. Un roman brut et stupéfiant.
Je n’ai lu que des éloges et coups de cœur en série pour ce roman alors j’ai décidé de craquer mon portefeuille (17.40 € pour 154 pages, quand même !). Malheureusement pour moi, même si c’est un roman avec des qualités certaines, je regrette vraiment d’avoir cédé aux sirènes de la tentation.
Pourtant, du côté de l’écriture, on a là du très bon. La plume est au diapason de son héroïne, entre talons aiguilles et banlieue : la poésie et l’élégance côtoient une langue plus orale et familière, un mélange très réussi. En effet, cette « petite barbare » est enfermée entre les 4 murs d’une prison et elle lutte contre la difficulté de l’enfermement armée de papier et de stylo, afin de nous conter son histoire, depuis son enfance, en passant par les tours des cités et les Champs-Élysées, jusqu’au jour où tout bascule dans une cave sombre.
J’ai également apprécié l’éclectisme des références. On y croise aussi bien Nabilla-sans-culotte que la couronne de Kate Middleton, ou encore Kurt Cobain, Boris Vian, Henri Michaux (et son si beau « Tu t’en vas sans moi, ma vie ») jusqu’à la bouée de sauvetage de l’héroïne, « L’Amant » de Marguerite Duras, qui l’aide à garder espoir et qui offre quelques beaux passages. L’ensemble donne une espèce de long slam, rythmé et lancinant, truffé de vérités sur notre société, ses injustices et ses désillusions.
Malgré cette plume qui m’a séduite, je suis restée complètement extérieure à cette histoire. Je trouve que ce roman est un peu "creux", et qu'il pèche peut-être par sa taille ou par son absence d’originalité, ce qui fait qu’au bout du compte, je sais que dans quelques mois, j’aurai complètement oublié de quoi il retournait… En outre l’héroïne, sous ses airs de "poétesse kaïra", n’a pas su me toucher, je l’ai même trouvée plutôt fade malgré sa grande gueule,... tout comme l'histoire dans son ensemble : plutôt fade.
En bref, en ce qui me concerne, c’est bien écrit, mais loin d'être mémorable.
Ma note :
D'autres avis : des coups de coeur et éloges chez François Busnel ICI, chez LesChroniquesCulturelles ICI, chez le HallduLivreNancy ICI, chez Blablamania ICI, chez Dubruitdanslesoreilles ICI, chez Christophe Maris ICI, chez Christian Rappolt ICI, ou encore chez Armelle ICI. Bref, comme vous le voyez, il fait l'unanimité !
3ème lecture de la rentrée littéraire 2015