Résumé : Tout commence par un avis de recherche, diffusé à la suite de la disparition d'une enfant de 8 ans. La photo est un choc pour une institutrice qui a bien connu cette gamine. Pour elle, pas de doute : cette Diana n'a pas été enlevée, elle est déjà morte, et ses parents sont coupables. Remontant le temps, le roman égrène les témoignages de ceux l'ayant côtoyée, enseignants, grand-mère et tante, médecins, assistants sociaux, gendarmes...
Dès le premier chapitre, on devine l'issue fatale de ce récit, tant la stupeur, la panique et le désespoir de l'institutrice qui découvre "l'avis de recherche" semblent profonds. Il est trop tard et on le sait.
Diana est une petite fille de 8 ans que les adultes ont échoué à protéger, et ce roman nous raconte le chemin qui a mené au désastre. La famille est hésitante, le personnel enseignant tire la sonnette d'alarme, et l'administration suit son cours, retranchée derrière ses procédures : on ouvre les yeux ou on les baisse, on hésite, on fait des rapports, on tente, on note, on frappe à toutes les portes, on interroge, on agit, on doute... Et pendant ce temps-là -interminable- Diana est maladroite. Très maladroite. Très très maladroite. Et plus elle est maladroite, plus le lecteur - complètement impuissant- a le coeur qui se serre et la gorge qui se noue. Un malaise lourd, collant et étouffant.
Du côté de la langue, on note une utilisation très particulière de la ponctuation -surtout du point, très peu présent- comme si les différents témoins avaient besoin de se décharger d'un poids, de dire enfin ce qui avait si longtemps été nié, tu ou minimisé. Parce que dans ce roman, les non-dits, à l'instar des silences de Diana, sont lourds de sens et de violence, ainsi que nous le montre par exemple cet unique paragraphe décrivant le quotidien de Diana, à travers les mots de son frère : il ne dit rien et pourtant il dit tout. La vérité brute, sans artifice.
Et quand on referme ce roman, on est un peu sonné. Ou beaucoup. L'effroi. Et on sait qu'il ne suffit pas de tourner la dernière page pour que cela s'arrête car des Diana, il y en a à tous les coins de rue.
En bref, un premier roman réussi et émouvant, d'ores et déjà finaliste du Prix Roman FNAC 2015.
Ma note :
2ème lecture de la rentrée littéraire 2015