Résumé : Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train 2 fois par jour pour aller à Londres. Le 8 h 04 le matin, le 17 h 56 l’après-midi. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe, lors d’un arrêt, une jolie maison en contrebas de la voie ferrée. Cette maison, elle la connaît par cœur, elle a même donné un nom à ses occupants qu’elle voit derrière la vitre. Pour elle, ils sont Jason et Jess. Un couple qu’elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l’être par le passé avec son mari, avant qu’il ne la trompe, avant qu’il ne la quitte. Rien d’exceptionnel, non, juste un couple qui s’aime. Jusqu’à ce matin où Rachel voit un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Rachel, bouleversée de voir ainsi son couple modèle risquer de se désintégrer comme le sien, décide d’en savoir plus sur Jess et Jason....
Avec ce pitch ultra tentateur, ça faisait des mois que j'attendais la sortie de ce roman ! Et même si tout ne fut pas parfait, cette lecture a tenu ses promesses d'un véritable page-turner.
On va commencer par mon bémol pour pouvoir terminer par tout le bien que j'ai pensé de cette lecture. Ma seule déception tient au fait que dès la moitié du roman, j'ai deviné qui était la personne coupable et quelles étaient ses motivations. En effet, l'auteur oriente tellement notre attention vers d'éventuels suspects que l'on est obligé de se méfier et de regarder ailleurs, de détourner le regard vers les zones de silence. Et bingo, pour la première fois de ma carrière de lectrice, mon hypothèse était la bonne. Alors je me dis que pour les lecteurs difficilement "dupables", ce roman se révèlera peut-être trop prévisible.
Néanmoins, pour le reste, Paula Hawkins a vraiment un talent certain : elle alterne avec brio les points de vue de ces 3 femmes, chacune paumée à sa manière, chacune blessée, et chacune... insupportable. Et c'est peut-être bien là ce qui m'a le plus séduit dans "La fille du train" : ces 3 ""héroïnes""" loin d'être parfaites ... à elles 3, elles cumulent pas mal de défauts : alcoolique, menteuse, violente, dépressive, égoïste, malhonnête, vindicative, croqueuse d'hommes, obsessionnelle, chiante, cruelle, infidèle, etc.
Anna et Megan sont toutes deux bien brossées, mais c'est sans conteste Rachel la plus réussie, cette femme qui vit sa vie par procuration (non, pas devant son poste de télévision) en imaginant celle des gens qui occupent les maisons qui défilent devant les vitres du train qu'elle prend quotidiennement. Elle fait pitié (et pas dans le bon sens du terme), ses promesses d'ivrogne ne la convainquent pas elle-même, et sa vie est carrément pathétique.... Mais on apprend quand même à l'aimer et on s'attache vraiment à elle : c'est très bien joué de la part de l'auteur de lui avoir donné le premier rôle car la plupart des observations et analyses de la situation viennent d'elles, alors forcément, on titube avec elle entre les nombreuses hypothèses, au rythme de ses cuites et de ses souvenirs épars...
En bref, malgré sa prévisibilité, un thriller psychologique qui saura vous tenir en haleine.
Ma note :
D'autres avis : un roman psychologique de première classe pour Yvan, ICI ; un thriller de haut vol pour Démosthène ICI, un gros coup de coeur chez MademoiselleBooks ICI, un roman à ne pas manquer pour Etenplusellelit ICI, et enfin Stephanie PlaisirdeLire a adoré par ICI.