Résumé : u'il s'agisse de ses élèves, de ses collègues ou de sa directrice, Clare Hartwill règne en maître sur la pension de Bournemouth. Institutrice au charisme indéniable, elle a dédié sa vie à l'enseignement et se déplace constamment entourée d'une cour d'adolescentes prêtes à tout pour recueillir un de ses rares compliments. Tout le contraire d'Alwynn. Cette toute jeune enseignante, spontanée entoure ses élèves d'affection, les amuse, les valorise, quitte à en oublier parfois les usages de la vénérable institution. Clare devrait haïr Alwynn mais contre toute attente, la naïveté de la jeune femme l'intrigue et l'attendrit et entre les deux jeunes femmes naît une amitié aussi profonde qu'inespérée. Mais Clare ne saurait s'en contenter... A ce jeu de pouvoir, qui de la sombre manipulatrice ou de la frêle innocente aura le dernier mot ? (d'après le résumé de Livraddict).
Comme je l'avais déjà pensé pour "Patience", je trouve que la Collection Vintage a vraiment l'art de trouver des titres à la langue délicieusement surannée et à l'histoire résolument moderne (par rapport à l'époque où le roman fut pour la première fois publié, en 1917). Et
Ce roman de Clemence Dane est long et dense (500 pages), il permet donc une immersion totale dans cette époque des pensionnats de jeunes filles des années 1920, dans la campagne anglaise : un cadre très intéressant dans lequel vont évoluer plusieurs femmes/filles très différentes les unes des autres. Et dans lequel le lecteur assiste à des jeux de pouvoir et de domination... plutôt (carrément) malsains.
Pour moi, la grande force de "Régiment de femmes", c'est son personnage toxique : vilaine, cruelle, manipulatrice, détestable, et sournoise. Vénéneuse et machiavélique. Clare Hartill est une femme forte, comme on les aime, ou plutôt comme on aime à les détester (rarement vous haïrez autant un personnage !). Mais les autres personnages sont tout aussi réussis : comme l'horripilante Henrietta, ou encore la douce et innocente petite Louise et surtout, Miss Alwynn, la bouffée d'oxygène de ce roman, celle qui nous permet de respirer au milieu de cette atmosphère sombre et pesante.
Le seul reproche qu'on pourrait faire au roman tient à son rythme : l'entrée en matière est assez lente et des longueurs émaillent ça et là le roman, notamment dans quelques (trop nombreux) passages descriptifs. Mais grâce aux personnages forts (fort attachants, fort crispants, fort effrayants... c'est selon), aux rebondissements (et au drame que l'on devine dès les débuts), Clemence Dane sait conserver l'intérêt de son lecteur.
En bref, un moment de lecture dépaysant au coeur d'une atmosphère tendue, grâce à la plume talentueuse de cette auteur.
Ma note :
D'autres avis : Fariboles du Boudoir Écarlate "l’une des lectures les plus surprenantes et marquantes de ma vie" (ICI), et Fanny "malgré un début un peu long, je me suis plongée dans cette histoire avec délectation" (ICI).